Rencontre avec le créateur de Mad Max.
On l'attendait (on l'espérait) en ouverture, mais Mad Max Fury Road sera finalement présenté hors compétition au Festival de Cannes, le lendemain. Ca aurait pourtant eu du style de lancer les festivités de l'édition 2015 avec le retour de Mad Max, d'autant qu'on croit de plus en plus en la fureur du film qui semble vraiment tenir le rythme, pendant 2 heures, des incroyables trailers qui sont des (chefs d')oeuvres en soi.
Voici ce que George Miller himself en pense et, surtout, ce qu'il promet.
Première : Trois mois avant sa sortie, on n'a pas encore vu Fury Road, juste ce trailer fou. Que pense George Miller de la bande-annonce du prochain Mad Max ?George Miller : C'est fantastique. Elle a été élaborée par un "creative director" nommé Massey Rafani qui s'occupe de tous les gros trucs Warner, Le Hobbit, Batman... C'est très dangereux pour les cinéastes de vouloir gérer leurs bandes-annonces. Dans l'esprit d'un metteur en scène, chaque plan est dépendant de son contexte, de son sens, de ceux qui viennent juste avant ou juste après. Alors que lui, il parvient à capturer un concentré de l'énergie que tu as cherché à produire. Quand il m'a montré son travail, j'étais carrément ému. Il a su distiller l'essence de ce que j'essayais de réussir avec le film entier. Alors deux choses : non seulement c'est de la pub honnête, pas mensongère, ce qui est appréciable, mais même en tant qu'"oeuvre" en soi, ce qu'il a fait est exceptionnel.
>>> Tom Hardy : "Mad Max Fury Road n'a aucun rival"
Il y a une sensation hallucinatoire dans chaque image qu'on a pu voir. Au-delà des postures, comme si chaque phonogramme vibrait d'une fureur et d'une démence insensées au lieu de ressembler à un story-board animé. Comme si tourner ce film vous permettait de vous libérer de la frustration d'avoir attendu si longtemps avant de revenir à Mad Max et au cinéma live après près de quinze ans d'animation...(Rires). Comme c'est vrai ! Le premier jour du tournage, après le premier plan, j'ai dit "Coupez !" et, bon sang, c'était là. Rien à retravailler, le plan était fait, dans la boîte. L'animation, c'est comme évoluer dans le brouillard et voir les choses au ralenti. Sur du live action, ce qu'il faut filmer est là, devant toi, tu dois avoir les sens en éveil pour ne pas rater le truc à l'instant où il se produit. C'est comme une partie de foot ou une bataille à mort, tu n'as plus le temps de penser, tu n'es plus que réflexe. Par moments, l'intellect intervient, mais c'est l'instinct qui domine.
C'est pour ça que vous insistez tant sur le fait d'avoir tourné la majeure partie du film de façon old school, en dur ?Oui. J'ai fait beaucoup de CGI ces dernières années, mais tout ce que vous avez vu dans la bande-annonce est du vrai.
Même les plans hallucinants où ça explose de partout et où les personnages sont projetés à plusieurs dizaines de mètres en l'air ?Tout.
Interview Léonard Haddad
Extrait de l'interview publiée dans le numéro de mars de Première, toujours en kiosques
Mad Max Fury Road de George Miller avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicolas Hoult sera présenté à Cannes le 14 mai et sortira le même jour dans toute la France.
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