Choix n° 1 : Dans la cour de Pierre Salvadori, avec Catherine Deneuve et Gustave Kervern Synopsis : Antoine est musicien. La quarantaine passée, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d’errance, il se fait embaucher comme concierge. Mathilde habite le vieil immeuble de l’est parisien où il prend ses fonctions. C’est une jeune retraitée, généreuse et impliquée, qui partage son temps entre ses activités associatives et la vie de la copropriété. Un soir, elle découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l’immeuble s’effondrait… Tout doucement, Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir glisser vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux formeront un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.L'avis de Premiere : L’un des ressorts de la comédie, c’est l’opposition de caractères que Pierre Salvadori maîtrise comme personne en France. Son nouveau film débute selon un schéma connu : il est dépressif (comme José Garcia dans Après vous...), elle est fantasque (comme Audrey Tautou dans Hors de prix ou Marie Trintignant dans ...Comme elle respire). La frontalité de leur rencontre donne évidemment naissance à ce comique de situation si typique du cinéaste, porté par des acteurs qui sous-jouent le malaise et débitent leurs dialogues avec une tonalité assez neutre mais néanmoins mélodique. Pour le coup, la « musique » de Deneuve – qui part du ventre – se marie idéalement avec celle de Kervern – qui vient du nez. Dans la cour exploite parfaitement ce duo contre-nature avant que les éléments dramatiques, annoncés par l’addiction à la drogue d’Antoine et par les délires kafkaïens de Mathilde (qui perd pied suite à une fissure dans son mur), donnent une autre amplitude à cette « comédie des contraires ». Tout en maintenant un semblant de burlesque à travers des personnages secondaires archétypaux (le voisin râleur, l’autre branleur, le squatter mystique, l’activiste de quartier...), Salvadori se plaît à filmer des scènes complexes où l’apparente légèreté est sans cesse contredite par le mal-être, réel, des deux personnages principaux. En résulte l’impression troublante de se noyer le sourire aux lèvres.Bande-annonce :  Choix n° 2 : States of Grace de Destin Cretton avec Brie Larson Synopsis : Sensible et déterminée, Grace est à la tête d'un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et la bienveillance sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence... pas si lointaine.L'avis de Premiere : C’est un tout petit film très touchant, miraculeux et fragile comme un moineau tombé du nid. À l’image des jeunes dont il parle avec une douceur réparatrice, States of Grace semble constamment sur le fil, prêt à se briser, tout en nous offrant d’intenses moments de vie. À chacune des maladresses de Destin Cretton (dont c’est le deuxième long métrage et le premier distribué en France) répondent les moments de grâce promis par le titre. Si le réalisateur prend le parti d’éviter le chantage affectif, on vous met au défi de retenir vos larmes quand un pensionnaire se lance dans un rap vengeur contre sa mère indigne ou quand le visage de l’héroïne, à l’heure du dénouement, est frappé d’une émotion qui la stupéfie. Illuminée par la générosité de l’épatante Brie Larson et par la fraîcheur du reste du casting, cette fiction en mode mineur fait voeu d’optimisme face à la tristesse d’être mal aimé par ceux qui vous ont mis au monde et la difficulté d’aimer à son tour.Bande-annonce :   Choix n°3 : Une rencontre de Liza Azuelos avec Sophie Marceau et François Cluzet Synopsis : Elsa écrivain, et Pierre, avocat, se croisent lors de la soirée de clôture d’un salon du livre : un regard, un briquet qui change de mains, des rires un peu trop nerveux, le frémissement d’une histoire possible... Une rencontre ?Sauf que la vie de Pierre, c’est d’abord sa famille : ses enfants et Anne (Lisa Azuelos), sa femme depuis quinze ans, celle qui l’aimera toujours, et qu’il aimera toujours, en dépit de la routine et du temps qui passe, il le sait. Elsa, de son côté, se reconstruit peu à peu suite à un divorce compliqué, se partageant entre l’écriture, ses ados qui grandissent trop vite, ses amies et une histoire légère comme l’air avec Hugo, son jeune amant. Pour elle, l’homme marié est un tabou et même pire : une erreur.Pourtant... Dès le premier regard, la rencontre de Pierre et Elsa s’inscrit dans une temporalité différente, comme si présent et futur possible se dédoublaient, s’entrechoquaient... jusqu’à créer une réalité où tout serait possible.L'avis de Premiere : On avait laissé Sophie Marceau en plein conflit générationnel avec sa fille, incapable de décrypter un SMS dans LOL, de Lisa Azuelos. On la retrouve pro de Skype, en plein conflit intérieur dans Une rencontre, où elle tombe amoureuse d’un homme déjà pris et, le coeur en vrille, chante à tue-tête Sarbacane de Cabrel au volant de sa voiture. Images en contre-jour, split screen, gros plans sur les bouches, frôlements, froissements, frémissements... Lisa Azuelos essaie de capter le désir à travers des images sophistiquées embuées de sensualité en maintenant le suspense : Coucheront ? Coucheront pas ? Si l’idée d’un film-préliminaire qui ne passerait jamais à l’acte et banderait toujours dur est plutôt bien sentie, Une rencontre se perd dans sa volonté de brouiller lespistes en mélangeant fantasme et réalité, présent, passé et futur, et dans son pied de nez final, téléphoné : « Pour qu’une histoire d’amour ne s’arrête jamais, il ne faut pas qu’elle commence. »Bande-annonce :