Le choix de Premiere : Star Trek Into Darkness, de J. J. Abrams, avec Chris Pine, Zachary Quinto...Synopsis : Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation.  L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos…    Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive.   Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.L'avis de Première : Et soudain, l’imprévu : un réacteur cale, l’identité d’un protagoniste se révèle fausse, un personnage se téléporte, une alarme ou une explosion se déclenchent... Tout l’intérêt de Star Trek Into Darkness réside dans ses ruptures scénaristiques. Dès qu’une scène s'éternise, une surprise vient relancer l’énorme machinerie des aventures de l’équipage de l’USS Enterprise. Ici, la nécessité du rythme l’emporte sur celle de la cohérence. Né en 1966, comme la série originale et ses expérimentations SF, J.J. Abrams préfère la magie du pulp space opera pur jus. Grand prêtre du recyclage, il pille la pop culture en émaillant son film de références (surtout à son maître Steven Spielberg), sans jamais les balancer avec mépris ou cynisme. Le but est au contraire de produire un cinéma populaire, un grand film à l’ancienne. De ce point de vue, Star Trek Into Darkness est une totale réussite : l’intro démente avec son volcan et ses indigènes (ainsi qu’une utilisation bluffante de la 3D), la scène quasi muette de l’attentat à Londres, l’attaque de San Francisco, l’arrivée chez les Klingons... Le film enchaîne les scènes d’action et les morceaux de bravoure avec une maîtrise qui prouve qu’Abrams a terminé sa mue, passant du statut de génie télévisuel à celui d’artisan néoclassique. On éprouve un plaisir rare et jouissif à le voir renouer avec l’efficacité perdue du blockbuster – les vaisseaux s’écrasent, l’espace se dilate, les lasers fusent. Flamboyant, l’ensemble retrouve, à l’instar du magnifique et sous-estimé John Carter, sorti l’an dernier, un sens de l’héroïsme et du serial que l’on croyait disparu.Bande-annonce : Choix n°2 : L'inconnu du Lac, d'Alain Guiraudie, avec Pierre Deladonchamps, Christophe Paou...Synopsis : L'été. Un lieu de drague pour hommes, caché au bord d'un lac. Franck tombe amoureux de Michel. Un homme beau, puissant et mortellement dangereux. Franck le sait, mais il veut vivre cette passion.L'avis de Première : Qui aurait cru qu’Alain Guiraudie, réalisateur de contes libertaires rigolards ancrés dans le Sud- Ouest de la France, allait traverser le Rhône pour tourner un thriller provençal sur le désir « fatal » ? Certes, L’Inconnu du lac est un conte, mais sérieux, en prise directe avec les peurs enfantines : la terreur du noir (l’extraordinaire travail sur la lumière, exclusivement naturelle, donne lieu à des crépuscules à vous brouiller la vue), celle d’être abandonné, la trouille d’un monstre dans le lac mais aussi celle d’un loup dans le bois. Le film nous replonge dans cet état d’enfance où l’excitation et l’angoisse se confondent pour ne plus former qu’une grosse boule, quelque part entre la gorge et le ventre. Petit à petit, à force de rituels (l’arrivée sur le parking, le parcours le long du sentier, l’installation dans la crique, la discussion avec Henri, le petit tour au coeur du bois), la mise en scène impose un climat anxiogène, renforcé par une véritable scénographie de la plage. Mais chez Guiraudie, on ne se donne pas « d’air ». On peut être sérieux mais jamais grave. Un thriller donc, oui, mais drôle, au soleil et les couilles à l’air. Le cinéaste aveyronnais mélange mythologie et trivialité des corps nus qui glandent sur leur serviette. Michel, ce fantasme homo par excellence, serial killer potentiel, sort autant de la cuisse de Poséidon que de la moustache de Magnum. Ce qui est bien chez Guiraudie, c’est ça : il y a peut-être un monstre tapi quelque part mais, en attendant, on bronze et on jouit.Bande-annonce : Choix n° 3 : The Bling Ring, de Sofia Coppola, avec Emma Watson,Taissa Farmiga...Synopsis : À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par les people et l’univers des marques traque, via Internet, l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe: bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang le «Bling Ring».L'avis de Première : L’histoire est vraie (il y a quatre ans, une bande d’ados a amassé un butin de plus de trois millions de dollars en cambriolant des célébrités). Pourtant, l’idée de The Bling Ring aurait pu naître de l’imagination de Sofia Coppola tant le sujet flatte les talents de la réalisatrice de Lost in Translation. Les errances d’une jeunesse dorée en quête de frissons, le spleen californien, la fascination pour les people et son revers anxiogène... Tout est là, jusqu’à une bande-son hip et un casting pop (à moins que ce ne soit l’inverse). Mais le résultat, d’une coolitude à toute épreuve, ne décolle que par intermittence, quand il s’affranchit de sa dimension « fait divers » pour s’autoriser des visions de pur cinéma, comme cette effraction filmée en temps réel et en plan fixe. Lorsque Coppola, tout simplement, délaisse enfin le bling pour monter sur le ring. Les autres sorties de la semaine sont ici