Adapté du roman-enquête de Roberto Saviano - qui lui a valu une protection policière suite à des menaces de mort -, Gomorra plonge dans le milieu de la Mafia napolitaine de manière extrêmement réaliste. Trop ? Selon le Hollywood Reporter, son réalisateur, Matteo Garrone, est aujourd'hui soupçonné par la justice italienne d'avoir entretenu des liens avec des parrains locaux et d'avoir payé 20 000 euros contre leur protection lors du tournage de son film, Grand Prix à Cannes en 2008.Une enquête ouverte suite aux déclarations d'Oreste Spagnuolo, ex-membre de la Camorra devenu indic, et qui vise à savoir si le crime organisé a eu un droit de regard sur le tournage du film, si une protection a été monnayée, si du matériel provenant du business mafieux a été imposé. Un film qui avait justement été particulièrement encensé pour sa précision et son réalisme, Garrone ayant fait tourner des acteurs non-professionnels dont certains avaient eu des liens avec la Mafia. Pour préparer le tournage, le cinéaste italien s'était installé dans le quartier chaud de Scampia, à Naples, en immersion pendant deux mois. Matteo Garrone vient de remporter de nouveau le Grand Prix à Cannes pour Reality qui, s'il n'a plus rien à voir avec Gomorra dans son sujet - la télé réalité et la fascination qu'elle peut exercer - a attiré l'attention grâce à son acteur principal, Aniello Arena, emprisonné depuis 18 ans pour meurtre. Le cinéaste l'avait repéré dans une troupe de théâtre de prison lors de la préparation de Gomorra...
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