Profitez de la canicule pour (re-)découvrir des classiques du cinéma où règne une chaleur étouffante. D'Un tramway nommé désir aux Misérables, en passant par Chute Libre, Do the Right Thing ou encore Un après-midi chien... La température grimpe.
Que Dios nos perdone (Rodrigo Sorogoyen - 2017)
Imaginez Se7en de David Fincher, mais transposé dans la touffeur d’un été espagnol. Et vous obtenez (grosso modo) Que Dios nos perdone, un thriller étouffant signé Rodrigo Sorogoyen où tout le monde semble perdre la tête sous la chaleur de Madrid. Enquêter sur un violeur et tueur de vieilles dames en pleine visite du Pape ce n’est déjà pas facile, alors avec en plus des auréoles sous les bras… Roberto Alamo, l'un de ses deux interprètes principaux, peut en témoigner.
Do the Right Thing (Spike Lee - 1989)
Si Spike Lee se met en scène, la canicule est presque le véritable personnage principal de Do the Right Thing (encore plus que dans Summer of Sam). Aussi suffocante qu’irritante, elle sert d’étincelle aux tensions sociales et raciales qui couvent dans ce Brooklyn de la fin des années 80, où les gamins n’hésitent pas à casser une bouche d’incendie pour se rafraîchir un peu. Pour mieux souligner la chaleur, la production a d’ailleurs recouvert de peinture rouge et orange les murs du quartier de Bedford-Stuyvesant, où se déroule le film
Un après-midi de chien (Sydney Lumet - 1971)
Pacino le visage ruisselant, Cazale tremblotant un fusil à la main, une banque sans air conditionné... Avec Un après-midi de chien, Sidney Lumet signe un huis-clos aussi étouffant que nerveux. Un petit théâtre en sueur dans lequel des braqueurs amateurs se retrouvent dépassés par les événements. Éreintés par une chaleur rendant zinzin, les deux avancent lentement vers une fin tragique inéluctable. A voir en double feature avec Douze hommes en colère du même cinéaste, autre huis-clos suffocant, judiciaire cette fois-ci, dans lequel Henry Fonda s'époumone pour rendre justice.
37°2 le matin (Jean-Jacques Beineix - 1986)
Ce n'est pas tant le soleil écrasant de Gruissan qui irradie dans 37°2 le matin. Mais plutôt la romance fiévreuse consumant Béatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade, couple de cinéma aussi mémorable que fêlé. Robe légère collant à la peau, mains pleine de cambouis et corps qui s'entremêlent : ce film signé Jean-Jacques Beineix donne chaud, chaud, chaud. Et relance l'éternel débat des ébats charnels lors de fortes chaleurs.
Chute libre (Joel Schumacher - 1993)
Chute libre narre la descente aux enfers d'un américain moyen incarné par un Michael Douglas explosif. Tout part d'un embouteillage, la chaleur des moteurs et celle du macadam font grimper le mercure du thermomètre, amenant notre antihéros à un pétage de câble allant crescendo. L'anecdote fun : le rappeur Disiz la Peste s'est inspiré du film pour son clip J'pète les plombs. Hit de l'été indien 2000.
Canicule (Yves Boisset - 1984)
Lee Marvin courant en costard dans un champ de blé de la Beauce essayant d’échapper à un hélicoptère de la gendarmerie française et plus sûrement à un soleil qui écrase tout et fait ruisseler les corps. C’est l’image "cinéma" de ce début d’année 1984. Il fait froid au dehors mais chaud, très chaud, dans les salles obscures. Yves Boisset se paye donc l’un des mythiques 12 salopards pour un thriller franchouillard avec Miou Miou, Bernadette Lafont, Jean Carmet et Victor Lanoux. Marvin en cambrioleur pas forcément gentleman trouve refuge dans une ferme peuplée de paysans bien rustres comme il faut. On est à deux doigts du slasher façon Massacre à la tronçonneuse. La température monte, les tensions aussi. Brûlant donc.
Les misérables (Ladj Ly - 2019)
M 6-T va crack-er. C’est l’été. Il faut chaud. La BAC de Montfermeil dans le 9-3 voit débarquer de Cherbourg un jeune flic peu familier avec l’environnement brûlant qui l’entoure. L’homme doit faire équipe avec deux collègues censés lui montrer comment ça marche. Sauf que ça ne marche pas du tout et que les provocations qui s’accumulent aboutissent à une bavure qui met la cité en ébullition. Do the Right Thing de Spike Lee est bien dans la ligne de mire. Présenté au dernier festival de Cannes où il a remporté le Prix du Jury, Les misérables est un film qui va crescendo. Jusqu’à l'embrasement.
Un Tramway nommé désir (Elia Kazan – 1951)
Quatre ans après l’avoir monté à Broadway, Elia Kazan porte à l’écran cette pièce de Tennessee Williams où, dans l’atmosphère moite de la Nouvelle Orléans, un ouvrier d’origine polonaise pousse dans ses ultimes retranchements sa belle-sœur afin de savoir ce que cachent ses manières bien trop distinguées pour être honnêtes à ses yeux. La sublime photo d’Harry Stradling Jr. et l'envoûtante B.O. d’Alex North offrent le plus beau des écrins à la sensualité animale de Marlon Brando, inconnu propulsé en un rôle au rang de star et d’icône érotique tout en donnant ses lettres de noblesse au marcel, attribut vestimentaire soudain furieusement sexy.
Dans la chaleur de la nuit (Norman Jewison - 1967)
À une époque où la ségrégation vient seulement d’être abolie, Dans la chaleur de la nuit de Norman Jewison trouve le courage d'aborder un sujet brûlant : le racisme anti-Noir. Sidney Poitier incarne un policier afro-américain coincé dans la ville poissarde de Sparta dans le Mississipi, pour enquêter sur un meurtre. Ambiance moite et tension permanente sont au rendez-vous dans ce polar transpirant la haine et les préjugés…
Une journée en enfer (John McTiernan - 1995)
Qu’est-ce qu’il y a de pire qu’une canicule ? Une canicule à New York. Et pire que ça ? une canicule à New York avec une énorme gueule de bois. Non, on est sûrs qu’on peut trouver encore pire. Alors que dites-vous de l’ultimate combo : canicule + Big Apple + attentats terroristes + divorce + vengeance + sidekick raciste ? C’est le programme chargé de John McClane qui se remet d’une bonne cuite en devant déjouer des pièges mortels disséminés dans tout New York. Et c’est le point de départ génial du génial troisième -et dernier bon film de la série so far, aussi- Die Hard.
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