Le réalisateur Joseph Kosinski raconte le tournage dantesque de son film à très haute vitesse, qui met littéralement Brad Pitt dans un baquet de Formule 1.
Ils ont réussi à tourner un long métrage sur la Formule 1, au beau milieu du paddock, avec la vraies équipes et les vraies voitures en toile de fond. Une prouesse logistique et technique de haute volée que raconte Joseph Kosinski, le réalisateur de F1, dans une nouvelle interview à Deadline.
Brad Pitt conduit-il réellement une Formule 1 ?
Oui. Brad Pitt et son jeune camarade de jeu, Damson Idris, ont tous les deux piloté des bolides sur les circuits officiels, durant de véritables week-end de Grand-Prix. "Nous avons Brad et Damson qui conduisent les voitures, ce qui est assez spectaculaire en soi, mais le faire devant un public en direct et à la vitesse à laquelle ils le font..." applaudit le metteur en scène. Brad Pitt et Damson Idris se sont entraînés pendant près de trois mois pour le rôle, dans diverses voitures. "Ils ont commencé en Formule 3, puis sont passés à la Formule 2. Lewis Hamilton (producteur) a trouvé qu'ils étaient formidables. Ce sont des athlètes naturels. Il a été vraiment impressionné par leur pilotage."
Quelle voiture a été utilisée pour F1, le film ?
Sachant que Lewis Hamilton est à la base du projet et qu'il est producteur du film, la production a collaboré avec son écurie, Mercedes et son boss Toto Wolff. "Ils trouvent tous que les films de course habituels ne vont pas assez vite à l'écran, parce qu'ils sont faits avec des voitures de cinéma. Alors Toto a dit qu'on devrait partir d’une voiture de Formule 2, mais en la faisant ressembler à une voiture de Formule 1. On a donc pris un châssis de F1 et un moteur de Formule 2. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Mercedes, leur équipe de conception et leurs aérodynamiciens pour développer une carrosserie personnalisée qui ressemble à la dernière génération de Formule 1. Ils ont construit ça spécifiquement pour ce film. Elles sont équipées aussi de 15 supports de caméra, d'enregistreurs, de batteries, d'émetteurs, parce qu'on tourne avec. Mais fondamentalement, ce sont des voitures de course !"
Comment ont été réalisées les séquences à haute vitesse de F1, le film ?
Après les exploits visuels de Top Gun 2, Joseph Kosinski a réussi un nouveau tour de force en filmant à 300 km/h, le nez collé à l'asphalte. "Nous avons utilisé des caméras sur mesure qui sont très petites et légères afin qu’elles n’entravent pas trop les performances de la voiture. On ne construit pas une voiture de course pour la plomber ensuite avec 100 kilos d’équipement, détaille le cinéaste pour Deadline. Nos supports de caméra ont été conçus avec Mercedes. Les caméras sont spécialement conçues par Sony. C’est la prochaine génération de ce que nous avons fait sur Top Gun : Maverick. Tout est beaucoup plus petit et la grande innovation est que nous sommes désormais capables de contrôler le mouvement des caméras sur les voitures. Nous ne sommes pas enfermés dans une position fixe, comme c'était le cas avec Top Gun 2. Nous contrôlons désormais en temps réel les panoramiques et la mise au point, tout en filmant via un réseau sans fil très étendu, que nous avons construit autour des pistes."
Le tournage au coeur de la Formule 1
Joseph Kosinski explique que la mise en scène a dû être millimétrée, puisque corrélée au planning déjà serré d'un Grand Prix de Formule 1. "C'est une logistique qui ne ressemble à aucune autre. Nous avons tourné pendant les Grands Prix proprement dits, parfois dans des fenêtres très, très limitées. On a filmé sur la piste, entre les essais et les séances de qualification, devant des centaines de milliers de personnes." Il raconte par exemple cette scène filmée l'année dernière, à Silverstone. "Nous étions sur la grille. Je pense que nous avions environ 9 minutes pour tourner une scène de dialogue d'une page avec trois acteurs. C'est comme un arrêt au stand ! C'est un tournage à haute intensité. Tout le monde se doit d'être hyper concentré. Plus que lors d’une journée de tournage normale..." On verra ainsi Verstappen et les autres, dans leurs véritables voitures, et aussi en dehors. "Nous sommes la onzième équipe du plateau", résume le réalisateur, qui précise qu'en plus de Silverstone, on verra à l'écran les Grand Prix de Hongrie, Spa (Belgique), Monza (Italie), Zandfoort (Pays-Bas), du Japon, de Las Vegas, Abu Dhabi et de Mexico. Et en bonus, on verra un bout des 24 Heures de Daytona ! "Je sais évidemment qu'elle ne fait pas partie de la Formule 1 en vrai, mais c’est une course que nous avons filmée et qui prendra tout son sens lorsque les gens verront le film."
Combien a coûté F1, le film ?
Le producteur Jerry Bruckheimer ne donne pas de chiffres. Le montant astronomique de 300 millions de dollars a parfois été évoqué, mais il est démenti par Bruckheimer et son réalisateur, qui assurent que le vrai chiffre est en-dessous de plusieurs dizaines de millions. Sans pour autant donner plus de précision : "C’est l’argent d’Apple (qui a financé le film) et c'est à eux d'en parler. Mais vous pouvez dire que c’est que c’est vraiment moins que le montant qui a été rapporté."
Sortie le 25 juin 2025 au cinéma en France. Une sortie IMax est aussi dans les plans.
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