Fantastic Mr. Fox : comment reconnaître un film de Wes Anderson ?
20th Century Fox
1 La tribu Anderson
GAUMONT BUENA VISTA INTERNATIONAL
2 Une bande-son ultra soignée
Focus Features / Carlotta Films
3 Une typographie bien marquée
20th Century Fox
4 Un cinéma littéraire
Viking Books for Young Readers/Twentieth Century Fox France
5 Des personnages paumés
20th Century Fox
6 Une relation père-fils difficile
GAUMONT BUENA VISTA INTERNATIONAL
7 Un retour aux sources
BUENA VISTA INTERNATIONAL
8 Des plans récurrents
20th Century Fox
9 Les ralentis
20th Century Fox
Fantastic Mr. Fox : comment reconnaître un film de Wes Anderson ?
1 La tribu Anderson
2 Une bande-son ultra soignée
3 Une typographie bien marquée
4 Un cinéma littéraire
5 Des personnages paumés
6 Une relation père-fils difficile
7 Un retour aux sources
8 Des plans récurrents
9 Les ralentis

1 La tribu Anderson

Qui ? Owen Wilson, Jason Schwartzman, Bill Murray, Willem Dafoe, Michael Gambon, Wallace Wolodarsky... On ne touche pas à la famille de Wes. Si on regrette les absences d'Angelica Huston ou de Cate Blanchett, on est sûr de les retrouver dans un prochain film au vu du lien unique que le cinéaste a su tisser avec ses acteurs.  
Quoi de neuf doc ? Le clan Anderson grandit film après film. Michael Gambon l'a intégré en 2004 avec La Vie Aquatique et a rempilé pour Mister Fox. Ce film marqua aussi l'arrivée de George Clooney et Meryl Streep dans cet univers, et le comédien s'est si bien entendu avec Murray lors des prises de son qu'ils ont refait équipe en 2018 dans une autre mise en scène animée du cinéaste : L'Île aux chiens.

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2 Une bande-son ultra soignée

Qui ? Les Rolling Stones. Dans quasiment tous les films de Maître Anderson (excepté La Vie Aquatique), on peut entendre une chanson du groupe de Mick Jagger. Ici, "Street Fighting Man" résonne lorsque les fermiers détruisent le tout nouvel appartement de la famille Fox à coup de tractopelles. 

Quoi de neuf doc ? Les Beach Boys pointent aussi leur nez tout au long du film. Le cinéaste invite Jarvis Cocker et Alexandre Desplat à composer une bande originale au poil (toute en cordes pincées comme d'habitude). Anderson utilise également des chansons de Burl Ives, acteur blacklisté qui a doublé des séries animées et fut chanteur de comptines pour enfants à ses heures.  

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3 Une typographie bien marquée

Quand ? Lors des crédits, au début, ou dans le générique de fin. C'est la marque des grands. Certains réalisateurs sont identifiables dès les premières secondes du film. Woody Allen opte pour une police de caractère "Windsor" sur fond noir. Wes Anderson lui préfère une typographie "Helvetica Bold" jaune.

Quoi de neuf doc ? Un petit changement de police toutefois pour ses débuts dans l'animation. Ses films précédents utilisaient la typo mythique de certains films de Stanley Kubrick la "Futura Bold".

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4 Un cinéma littéraire

Quand ? La première image du film montre la couverture du livre de Roald Dahl; dont le film sest inspiré. Une récurrente chez Wes Anderson, qui aime construire ses films comme des romans et adore particulièrement glisser des intertitres en guise de changement de chapitre. Ce fan de J.D. Salinger a notamment su s'inspirer de la manière brillante dont l'auteur construisait ses dialogues.  

Quoi de neuf doc ? Son cinéma devient de plus en plus fluide, et les titres de chapitres se font plus discrets qu'avant. La voix off littéraire de La famille Tenenbaum semble bien loin.

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5 Des personnages paumés

Qui ? Mister Fox en personne. Le plus touchant chez Wes Anderson, c?est qu'il s'intéresse à l'être humain en tant que bête blessée. Ses personnages ne savent plus où ils en sont et cherchent continuellement à se reconstruire : les trois enfants Tenenbaum, Steve Zissou ou les trois frères du Darjeeling Limited. Le renard, lui, aimerait offrir une autre vie à sa famille et réussir ce qu'il a toujours visé : être un bon chasseur.

Quoi de neuf doc ? Rien et c'est tant mieux. Si les fins de film chez Anderson sonnent comme une renaissance ou une cohésion nouvelle chez ses personnages, elles sont finalement toujours aussi pessimistes et ne font pas avancer le schmilblick. A l'image d'un Bill Murray, acteur fétiche du réalisateur qui a toujours du mal à lâcher un sourire franc.

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6 Une relation père-fils difficile

Qui ?  Ash n'arrive pas à attirer l'attention de son renard de père. Mr. Fox, lui, aurait préféré un fils disons plus athlétique, à l'image de son papa quelques années auparavant : un pro du Whack-Bat, un sport aux règles totalement incompréhensibles. Dans ses autres films, le patriarche Royal Tenenbaum s'intéressait de loin à ses gosses et la mère du Darjeeling n'avait pas vraiment l'air heureuse de revoir ses rejetons. Mister Anderson se défend de toute inspiration autobiographique et préfère comparer son père à celui de Max Fischer, le héros de Rushmore.  

Quoi de neuf doc ? La jalousie entre en jeu avec le personnage de Kristofferson, le neveu de Madame, qui impressionne Mister Fox par sa dextérité. Cela suffit à ce que le goupil ne prête plus attention à son propre fils, décidé quant à lui, à reconquérir la figure paternelle.

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7 Un retour aux sources

Qui ? Le personnage principal et son équipée, comme les trois garçons de Bottle Rocket, tente de vivre de leurs larcins. Pas facile, lorsqu'on n'a jamais été dans le besoin. Dignan (Owen Wilson, déjà) et sa bande, dans la première réalisation d'Anderson étaient à la fois touchants et pathétiques. Une bonne entrée en matière pour le cinéaste.  

Quoi de neuf doc ? Ça finira mieux pour notre renard. Normal quand on a le vol de poule dans le sang.

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8 Des plans récurrents

Quand ? Tout le temps. Wes Anderson a le sens du détail et ses plans très travaillés bénéficient toujours d'une image léchée. Au menu des tics de réalisation : le travelling latéral (traversant les pièces ou passant d'un interlocuteur à l'autre), les inserts (cartes de visite, lettres manuscrites ou couvertures de bouquins) ou les plans de coupe (la présentation du Belafonte par Steve Zissou ou les tunnels souterrain arpentés par la famille Fox).  

Quoi de neuf doc ? Une géniale séquence de caméra embarquée lors d'une course-poursuite entre le canidé et un chien enragé. Une prouesse technique qui ajoute au comique de la scène.  

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9 Les ralentis

Quand ? Dans tous ses films sauf  Fantastic Mr Fox, justement. Le ralenti est systématiquement utilisé par Wes Anderson pour clore ses films ou s'attarder sur une scène, pour mieux en capter l'essence. Un gimmick tellement célèbre, qu'il est souvent utilisé pour imiter le style Anderson.

Quoi de neuf doc ? Pas de ralenti donc. Et ce, pour la première fois dans la filmo du cinéaste. Mine de rien, faire de la "slow motion" en "stop motion" n'est pas si facile. Du coup, Anderson zappe un de ses effets favoris. Dommage, car il faut avouer qu'il le maîtrise parfaitement. 

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Pari réussi ! En 2010, le fantastique Wes Anderson nous revenait avec non pas un long-métrage traditionnel mais un film d’animation réalisé image par image. La promesse est tenue. Le réalisateur dandy arrive à transposer une histoire de Roald Dahl dans son univers tout en gardant ses thèmes de prédilection et son unique savoir-faire. Voici les quelques ingrédients et éléments récurrents que les fans de Wes Anderson reconnaîtront à la vue du Fantastic Mr Fox.
Par Stéphane Canot

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