Trilogie Terrifier
DR/ESC Distribution

Alors que Terrifier 3 est un phénomène au box-office, retour sur les deux premiers volets de la trilogie avec Art le Clown.

Terrifier 3 a dépassé les 279 000 entrées françaises en une semaine d’exploitation : mis sous le feu des projecteurs grâce à son interdiction aux moins de 18 ans par le CNC, ce film d’horreur extrêmement gore est un véritable phénomène au box-office, relayé par les réseaux sociaux. On peut tout à fait le voir sans avoir regardé auparavant les deux premiers films : justement, à l’approche d’Halloween, comment les voir et se faire un petit marathon sanglant ? Le coffret des deux premiers Terrifier proposé par ESC Films est en rupture de stock : le distributeur propose déjà de précommander un coffret trilogie (avec un sac à vomi en goodie) qui sera mis en vente en février 2025. Sinon, les deux premiers films sont actuellement visibles en streaming légal sur la plateforme Shadowz, avec en plus All Hallow’s Eve, un film à sketches de 2013 signé du même réalisateur, Damien Leone, où apparaît pour la première fois Art le Clown.

Terrifier 3, c’est vraiment la folie à deux [critique]
Terrifier 3 (2024)
Jesse Korman

Vous avez bien évidemment deviné qu’on vous conseille très fortement de voir les deux Terrifier précédents : le premier film ne dure que 1h25, tandis que le second dure une heure de plus (pour un total de 2h18). Terrifier est un slasher tourné entre une pizzeria et un entrepôt, Terrifier 2 est beaucoup plus ample, esquissant une mythologie autour du terrifiant Art le Clown et de ses oeuvres macabres, lui donnant une dimension de cinéma entre Freddy Krueger et le Mime Marceau, dans une ambiance à la Lucio Fulci… Et le tout ponctué de sessions gore hallucinantes, bien sûr. En deux films, Damien Leone et ses copains sont passés du gore fauché et affamé au film d’horreur onirique prêt pour le grand écran. Sacré upgrade.

GALERIE
© Filmdepot

Au fond, la saga Terrifier ressemble un peu à celle de John Wick. Un premier volet court, réduit à l’essentiel, fait par des artisans spécialistes du genre. Un deuxième film mis en chantier grâce au carton inespéré du premier, mais beaucoup plus développé, qui développe le lore de la franchise et lui ouvre un potentiel narratif certain -mineur, OK, mais certain. Et un troisième film couronnant enfin tous ces efforts, s’annonçant comme le plus gros hit de la série en termes de box-office. Art le Clown, Baba Yaga, même combat. Évidemment, il manque à Terrifier une ex-superstar du genre qui renaît à la vie devant la caméra (l’autre enjeu de John Wick : la résurrection de Keanu Reeves), même si elles commencent timidement à pénétrer dans Terrifier : on croise ce bon vieux Tom Savini (le maquilleur de George A. Romero, alias Sex Machine dans Une nuit en enfer) dans Terrifier 3. mais ça nous permet au moins de théoriser sur un éventuel Terrifier 4 : une fresque de 2h50, sans oublier une série télé prequel située dans les années 70 et un spin-off sur un personnage féminin ?

Oubliez ça : ce serait penser comme un cadre de gros studio, et on se satisfait très bien que Terrifier reste le terrain de jeu de Damien Leone et de ses héros Lauren LaVera, Samantha Scaffidi et David Howard Thorton. Leone a d'ailleurs déjà promis à Variety que "des choses vraiment, vraiment folles se produiront" dans Terrifier 4. Reste à mesurer l'impact industriel de Terrifier -à savoir à quel moment les gros studios mainstream mettront la main dessus pour les dévorer et les recracher en des produits beaucoup plus inoffensifs, entre clonage et réappropriation, comme on a vu des tonnes de John Wick-like passer après Baba Yaga. Comment Art le Clown passera-t-il la tronçonneuse chez Blumhouse ? Ce sera peut-être le sujet de Terrifier 4, remarquez.