Ceux qui n’ont pas vécu le happening cannois pourraient aussi vivre l’expérience depuis leur salle de cinéma.
La semaine dernière, Francis Ford Coppola et son Megalopolis ont marqué le 77e festival de Cannes. Aimé ou détesté, c'est en tout cas le pari fou d’un titan du septième art.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette oeuvre qu'il miroitait depuis 40 ans a beaucoup fait parler d'elle. Tantôt lynché, tantôt admiré pour son originalité expérimentale, ce péplum contemporain, épopée moderne et futuriste, a été projeté jeudi dernier au Festival de Cannes. Conscients de vivre un moment historique – le retour à Cannes du réalisateur deux fois Palme d’or – les spectateurs ont surtout été témoins d’une surprise de taille. A l’étonnement général, entre les quatre murs de la salle Grand Théâtre Lumière, un phénomène étrange s’est produit : un homme est monté sur scène micro à la main et a posé une question au personnage joué par Adam Driver présent à l’écran, comme s’ils étaient dans la même pièce et que la toile n’existait pas.
Coppola brise littéralement le quatrième mur à la projection de MegalopolisAvec ce happening, Coppola brise littéralement le quatrième mur et mélange le cinéma et le théâtre. Une conception en dehors des conventions, qui a entraîné des questions : est-ce que cette manifestation sera reproduite dans les salles et pour chaque projection ? Ou bien était-ce simplement pour marquer le coup à Cannes ?
A film colossal, moyens colossaux… Interrogé par le média américain Deadline, Jean Labadie, patron de la boîte de distribution Le Pacte en charge de distribuer Megalopolis en France, a confirmé que tout sera mis en place pour reproduire cette performance.
"Nous allons certainement reproduire beaucoup de ces performances. Avec quatre projections par jour dans de nombreux cinémas, ça ne sera pas facile de pouvoir le faire pour chaque séance. Tout sera organisé, mais nous ne pouvons pas prédire combien de fois nous serons capables de faire cette performance. Nous travaillerons sur cette question avec chaque exploitant en France pour essayer de le faire le plus possible."
Car si le distributeur souhaite mettre en place ce projet, les exploitants devront certainement trouver des personnes prêtes à faire le même discours quatre fois par jour et les salles devront être assez grandes pour avoir de l’espace devant la scène afin d’accueillir le performeur. Un casse-tête, d’autant plus que le film sera diffusé dans le monde entier en IMAX – un format que tous les cinémas français ne possèdent pas.
"En France, nous n’avons que vingt-deux cinéma IMAX, mais voulons vraiment montrer le travail de Francis Ford Coppola de la même manière qu’il l‘a imaginé, poursuit Labadie. Comment cela va-t-il se faire ? Ce n’est pas facile à dire."
Une longue bataille commence donc pour Le Pacte qui va devoir convaincre les exploitants de participer à "l’expérience Coppola". Pour le moment, aucune date de sortie officielle n’est connue – peut-être pour le meilleur, le temps pour le distributeur de régler sa stratégie exceptionnelle de diffusion ?
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