Quels sont les points communs entre Le Parrain, Apocalypse Now, Dracula et bientôt Megalopolis ? Ils ont gagné en popularité au fil des années.
Tous ceux présents au Festival de Cannes, cette année, se souviennent de la bombe lâchée par Francis Ford Coppola avec Megalopolis – l’œuvre de sa vie dans laquelle il a mis une partie de sa fortune personnelle. D’abord par sa projection plus que particulière : un homme était intervenu sur scène pour engager la conversation avec le personnage interprété par Adam Driver à l’écran. Puis par son ensemble. A titre "méga", film "méga", mastodonte au tournage un peu particulier…
Megalopolis : Des vidéos du comportement inapproprié de Francis Ford Coppola publiéesBien que le réalisateur n’ait peut-être plus rien à prouver au cinéma, Megalopolis a subi un lynchage collectif de la part des critiques, unanimes sur l’indigestion provoquée par le film. Un "mega-flop" dont Coppola lui-même déclarait ignorer l’existence. Pourtant, la dernière bande-annonce semble indiquer le contraire. Et sa réponse aux détracteurs est assez maligne, quoiqu'un peu cynique.
De manière surprenante, pour promouvoir Megalopolis, le trailer ne commence pas par Megalopolis. Pendant la première minute, on fait le point sur la filmographie qualitative du réalisateur de manière chronologique, revenant sur ses précédents longs-métrages descendus à l’époque par la critique et aujourd’hui considérés comme des chefs d’œuvre du septième art. Le Parrain ? "Diminué par son côté artistique", écrivait la célèbre critique Pauline Kael dans The New Yorker. Apocalypse Now ? "Un échec spectaculaire" selon National Review. Dracula ? "Un magnifique bazar", pour Entertainement Weekly.
"Un vrai génie est souvent incompris."
C’est dans cette continuité de cinéaste avant-gardiste que Coppola présente ensuite (enfin !) Megalopolis. On y retrouve les images baroques déjà aperçues dans les précédents trailers. Un ensemble débridé se déroulant dans New Rome – New York futuriste à la sauce antique – où l’oligarchie domine et se nourrit d’extravagance et de jeux d’arène, et où la population d’en bas se révolte dans la rue.
César Catilina (Adam Driver) est un architecte de génie, réflexion du réalisateur, capable d’arrêter le temps. Ses projets utopiques pour sauver la civilisation de la perdition sont contrecarrés par le maire archi-conservateur Franklyn Cierco (Giancarlo Esposito) attaché au statu quo. Julia (Nathalie Emmanuel), fille de Cicero et amoureuse de César, est tiraillée entre les visions opposées des deux hommes de sa vie. Après la chute de l’Empire romain, celle de l’hégémonie américaine.
Le message est clair. Dans une ultime tentative, Francis Ford Coppola tente de convaincre les spectateurs hésitant à ignorer les avis négatifs et découvrir par eux-mêmes son œuvre pharaonique. Le Parrain, Apocalypse Now et Dracula sont passés par-là, et pourtant le public les adore. Alors pourquoi pas Megalopolis ? Disons dans vingt, trente ou quarante ans, son dernier long-métrage sera à l’image de ses prédécesseurs – culte avec le temps.
Avec Shia LaBeouf, Aubrey Plaza, Dustin Hoffman et Jon Voight, Megalopolis sortira en France le 25 septembre.
Cannes 2024 - On a vu Megalopolis, le monstrueux film de Francis Ford Coppola [critique]
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