Andrew Garfield : Spider-Man 3
Sony Pictures

L'acteur est pourtant super en Peter Parker...

Sony a révélé hier avoir passé un accord avec Marvel pour que le personnage de Spider-Man puisse apparaître dans des productions de deux studios. Cela signifie que le studio derrière les Avengers, Iron Man, Thor etc. va enfin pouvoir intégrer le super-héros parmi les Vengeurs, comme dans les comics. Mais selon The Hollywood Reporter, cela signifie aussi qu'Andrew Garfield ne se glissera plus dans le costume...

L'intéressé n'a pas encore réagi, Marc Webb, le réalisateur des deux opus de The Amazing Spider-Man, non plus, mais l'annonce parait logique : si Spidey intègre le Cinematic Marvel Universe, cela peut être une bonne occasion pour Sony de "rebooter" le héros. 

Un changement nécessaire
L'idée a été confirmée ce matin par Variety : le deal historique passé entre Kevin Feige, à la tête de Marvel et Amy Pascal, la future ex-dirigeante de Sony, inclut un recasting du héros. Les deux studios doivent se mettre d'accord sur le candidat idéal, qu'ils souhaiteraient plus jeune qu'Andrew Garfield. Le comédien fêtera ses 32 ans en août, et même s'il en fait cinq de moins, si Sony veut vraiment rebooter l'histoire de Spider-Man en le renvoyant au lycée, l'acteur des deux derniers opus ne colle plus vraiment. 

Il se pourrait d'ailleurs que sous le costume ne se cache pas Peter Parker, mais Miles Morales, un alter ego plus récent de L'Homme Araignée dans les comics Ultimate Spider-Man. Changer l'identité du héros pourrait être une bonne manière de ne pas tomber dans la redite. Car le public a déjà suivi les aventures de deux Spider-Man différents en peu de temps : Tobey Maguire de 2002 à 2007, puis Andrew Garfield en 2012 et 2014. Embaucher un troisième interprète en moins de dix ans (rappelons que Captain America 3 est attendu au cinéma en mai 2016), c'est quand même risqué. Reste que Marvel n'en est pas à son coup d'essai dans ce domaine. Le studio a déjà réussi son coup avec Hulk, joué par Eric Bana en 2003 (dans une adaptation d'Universal), Edward Norton en 2008 puis Mark Ruffalo depuis 2012, tous deux dans des blockbusters Marvel : L'incroyable Hulk et Avengers.

Mais est-ce mérité ?
On comprend bien que Sony et Marvel veuillent profiter de ce deal pour donner un coup de jeune au personnage, mais beaucoup regrettent le sort réservé à Andrew Garfield. Les deux opus de The Amazing Spider-Man avaient pas mal de problèmes, de construction principalement (le scénario du 2e volet a carrément été modifié en cours de tournage et au moins 10 éléments majeurs de son intrigue ont été supprimés !). On ne peut pas dire en revanche qu'Andrew Garfield ait été un défaut majeur de ces films. A la rigueur, son âge a pu jouer en sa défaveur, mais il a su apporter beaucoup d'humour et d'humanité au personnage. Il a aussi gommé son accent british pour se fondre dans la peau du super-héros new-yorkais. Et avant tout, c'est un fan de Spider-Man, qui s'est éclaté à l'incarner. Dès son discours du Comic-Con de San Diego en 2011, il donnait le ton : Andrew Garfield est un acteur talentueux, qui n'a pas attendu de devenir l'acteur principal d'un blockbuster pour faire ses preuves.

Son franc-parler à propos de la saga a peut-être joué contre lui ? Contractuellement, il avait signé pour trois films, mais ça, c'était avant les résultats moyens des Amazing Spider-Man au box-office, avant qu'il fasse part de sa déception quant au résultat du 2e opus publiquement et surtout avant que Marvel n'entre en négociations avec Amy Pascal pour embaucher Spider-Man parmi les Avengers. Dommage, l'acteur aurait bien aimé être de la partie...
S'il a toujours fait part de son adoration pour Spider-Man, Andrew a rapidement regretté qu'il ne puisse pas intégrer une production Marvel à cause d'"une histoire de gros sous et d'une horde d'avocats". A la fin de l'été, il reconnaissait carrément que Le Destin d'un héros était raté, et laissait entendre que le gros du problème venait de la production : "A l'origine, j'adorais le script d'Alex Kurtzman et Roberto Orci. Il y avait un fil rouge intéressant. Mais dès la préproduction, puis durant le tournage et une fois en montage, les gens impliqués n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Et quand on commence à enlever des morceaux entiers d'un film (il y avait encore plus de scènes importantes que celles qui sont aujourd'hui disponibles en DVD !), ça se complique... Quand vous commencez à dire : 'ça, ça ne va pas, et ça non plus, on retire ce passage là...', le fil rouge est brisé, et c'est difficile d'avoir une histoire cohérente. Au sein du studio, certains critiquaient la construction du scénario, et dans ces cas-là, ce sont toujours les producteurs qui ont le dernier mot". Il disait dans la même interview se sentir lui aussi responsable de cet échec, tout en espérant pouvoir "tirer des leçons des mauvaises critiques et continuer l'aventure". Finalement, elle continuera sans lui. Et c'est bien dommage.

Elodie Bardinet (@Eb_prem)