PREVIEW 2019 : 20.SI BEALE STREET POUVAIT PARLER (BARRY JENKINS)
LE RETOUR DE BARRY « MOONLIGHT » JENKINS.
La question de l’après-Oscar ne s’est pas posée pour Barry Jenkins après son triomphe de 2017 pour Moonlight. Le cinéaste avait déjà acquis les droits et écrit l’adaptation de Si Beale Street pouvait parler, le livre d’un de ses écrivains de chevet, James Baldwin.
L’histoire du combat, dans les années 70, d’une jeune femme afro-américaine enceinte pour laver l’honneur de son mari accusé d’un viol qu’il n’a pas commis. Jenkins raconte ici une passion amoureuse tout en dénonçant avec flamboyance le racisme subi par la population noire américaine, hier comme aujourd’hui. Et il est le tout premier Américain à porter à l’écran ce roman de Baldwin. Avant lui, un Français s’y était essayé : Robert Guédiguian avait transposé ce récit à Marseille avec À la place du cœur en 1998. Avec Stephen James, KiKi Lane... • Sortie 30 janvier
PREVIEW 2019 : 19.DOULEUR ET GLOIRE (PEDRO ALMODÓVAR)
UN CINÉASTE PLONGE DANS SES SOUVENIRS : ALMODÓVAR LA JOUE FELLINI.
Penélope rempile chez Pedro ! C’est en effet la septième fois (avec le court métrage La Conseillère anthropophage en 2009) que Cruz croise la caméra d’Almodóvar. Ici, le rôle principal est néanmoins tenu par un autre abonné : Antonio Banderas (Attache-moi, La piel que habito...). Il incarne une sorte de double de Pedro Almodóvar, soit un cinéaste qui décide de se plonger dans ses souvenirs et ainsi revenir aux multiples sources de son inspiration. La figure féminine – forcément maternelle chez l’Espagnol – sera omniprésente. Ce 21e long métrage s’annonce comme son 8 1⁄2, en référence au film introspectif et poétique de Fellini où Mastroianni incarnait un cinéaste perdu dans les affres de sa création.
Avec Antonio Banderas, Penélope Cruz... • Sortie prochainement
PREVIEW 2019 : 18. BORDER (ALI ABBASI)
D’APRÈS L’AUTEUR DE MORSE, L’UN DES CHOCS DU DERNIER FESTIVAL DE CANNES, ENFIN EN SALLES.
Il nous hante depuis Cannes, celui-là. Un film de monstres complètement tordu et dérangeant qui repose sur un sujet ahurissant : une douanière au physique disgracieux (c’est la géniale Eva Melander sous ce maquillage) et au flair incroyable rencontre un jour un drôle de bonhomme, tout aussi monstrueux qu’elle. Adapté d’une nouvelle de l’auteur de Morse, Border est un stupéfiant et magnifique récit d’horreur à la Lovecraft, qui explose les frontières entre les genres, sexuels et cinématographiques. Thriller glauque, exploration de mythes obscurs et histoire d’amour : Border est le plus beau monstre qu’on ait vu sur grand écran depuis des lustres. Avec Eva Melander, Eero Milonoff... • Sortie 9 janvier
PREVIEW 2019 : 17.GRÂCE À DIEU (FRANÇOIS OZON)
FRANÇOIS OZON SOUS LE SOLEIL DE SATAN.
Avec Grâce à Dieu, fiction inspirée du scandale pédophile qui a entaché l’épiscopat lyonnais, François Ozon s’attaque à un tabou. Il nous en dit plus sur ce projet aussi attendu que potentiellement explosif.
PREMIÈRE : Que raconte Grâce à Dieu ?
FRANÇOIS OZON : Le parcours de trois Lyonnais d’une quarantaine d’années, qui découvrent que le prêtre, qui les a abusés lors de camps scouts ou au catéchisme, est toujours en activité et au contact d’enfants. Ces trois hommes décident, chacun à leur manière, de libérer leur parole, l’un au sein de l’église, l’autre au sein des médias et le dernier devant la justice. Ce qui m’a intéressé avant tout, c’est l’intimité des trois personnages, la façon dont ces événements ont impacté leurs vies.
Comment vous est venue l’envie de vous attaquer à un tel sujet ?
Je voulais depuis longtemps faire un film sur la fragilité masculine. Lorsque j’ai découvert cette affaire, j’ai lu plusieurs témoignages qui m’ont touché. J’ai rencontré les victimes, leur entourage, des représentants de l’Église. J’ai entrepris un travail journalistique et je me suis demandé si je n’allais pas en tirer un documentaire. Mais j’ai vite abandonné cette idée, car je me suis rendu compte que les victimes, qui avaient déjà beaucoup témoigné, en avaient un peu marre.
On fait très peu de films à chaud sur des sujets pareils en France...
Le montage financier a été compliqué. On a compris rapidement que certains acteurs du secteur ne voulaient pas être associés à un film sur la pédophilie. On avait beau leur dire que c’était contre la pédophilie, rien n’y a fait. Certains nous ont même dit que ça ne correspondait pas à leur ligne éditoriale [jusque-là, Ozon avait toujours bénéficié de l’apport de la chaîne cryptée Canal+]. Les blocages n’ont pas été que financiers. On a dû tourner les scènes d’église en Belgique et au Luxembourg. Pour filmer dans d’autres lieux en France, on a été obligés de donner un synopsis très elliptique.
Avez-vous rencontré les mêmes problèmes lors du casting ?
J’ai très vite senti que pour des acteurs « bankables », ce film pouvait poser problème pour des questions d’image mais aussi financières. Le budget n’était pas démesuré, il fallait des comédiens réelle- ment impliqués, ce qui a été le cas de Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.
Le titre, Grâce à Dieu, peut paraître ironique. Le film est-il à charge contre l’Église ?
Il n’y a aucune ironie de ma part. J’ai repris une partie des paroles du cardinal Barbarin en conférence de presse à Lourdes en 2016 proclamant : « Grâce à Dieu, les faits sont prescrits. » Cette phrase malheureuse révélait en partie la pensée de l’Église, qui est en train d’évoluer sur la question. Le film montre certes des dysfonctionnements mais n’est absolument pas un brûlot. Je me borne aux faits qui, eux, sont à charge. Tout le monde les connaît depuis des années.
Êtes-vous croyant ?
J’ai reçu une éducation chrétienne mais je ne suis plus croyant. Ça ne m’empêche pas d’avoir un respect profond pour la religion catholique. Lors de mes recherches, j’ai rencontré beaucoup d’hommes et de femmes de foi furieux contre l’institution qui ne bougeait pas. Une grande majorité des catholiques soutiennent la mise en place d’une commission s’attaquant à la pédophilie au sein de l’Église. Eux aussi, d’une certaine façon, sont les victimes de l’image déplorable véhiculée par la gestion de ces affaires.
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE NARBONNE
Avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet... • Sortie 20 février
PREVIEW 2019 : 16.GEMINI MAN (ANG LEE)
WILL SMITH AFFRONTE SON CLONE DEVANT LA CAMÉRA D’ANG LEE.
En 1997, Disney tentait de donner vie au film Gemini Man, l’histoire d’un homme pourchassé par son clone rajeuni d’un quart de siècle et programmé pour l’assassiner. Tony Scott et Curtis Hanson étaient sur les rangs pour le réaliser, mais la technologie n’était alors pas assez au point pour fabriquer un double crédible à l’écran. Des années plus tard, c’est finalement Ang Lee, toujours ouvert aux défis, qui a récupéré le bébé et proposé à Will Smith le rôle principal. Un thriller de science-fiction qui, s’il parvient à ses fins, pourrait tout simplement donner naissance au premier acteur numérique 100 % crédible. Le tout en 120 images par seconde, 4K et 3D, histoire d’élever les enjeux. Avec Will Smith, Mary Elizabeth Winstead... • Sortie 9 octobre
PREVIEW 2019 : 15.DRAGGED ACROSS CONCRETE (S. CRAIG ZAHLER)
« TRAINÉ SUR LE BITUME ». PAS BESOIN DE VOUS FAIRE UN DESSIN.
Cet homme-là ne plaisante pas. Les titres de ses films en témoignent. Après Bone Tomahawk (« hache indienne faite d’ossements humains »), Brawl in Cell Block 99 (en VO) (« du grabuge dans la cellule 99 »), voici « traîné sur le bitume ». Le troisième film de S. Craig Zahler (par ailleurs scénariste stakhanoviste, musicien metal, romancier brutal) devrait définitivement enfoncer le clou de sa réputation de « nouveau Tarantino » (et, pourquoi pas, sortir en salles chez nous, ce qui n’était pas arrivé aux deux précédents). Mel Gibson et Vince Vaughn y incarnent deux flics ripoux qui, après une bavure, vont tenter de braquer des braqueurs pour arrondir leurs fins de mois. On se doute que tout ça va très mal finir, mais, le plus intéressant, ce sont les détours que prend Zahler pour nous emmener vers le carnage final (son péché mignon) : durée fleuve (2 h 40 !), rythme cotonneux fait de longues plages de dialogues et de brusques accélérations, humour sadique et politique- ment pas correct, amour fou pour ses personnages, plaisir manifeste des acteurs à s’ébrouer dans le cadre, mélange de polar « straight » et de délires Z... À force, c’est sûr, Tarantino va finir par être jaloux. Avec Mel Gibson, Vince Vaughn... • Sortie prochainement
PREVIEW 2019 : 14.BENEDETTA (PAUL VERHOEVEN)
VIRGNIE EFIRA EN RELIGIEUSE LESBIENNE, TOURMENTÉE PAR LES AUTORITÉS ET PAUL VERHOEVEN.
Le nouveau Paul Verhoeven. Pour certains, cette phrase est suffisante pour se ruer en salles. Que les autres sachent que le réalisateur de Robocop et de Basic Instinct, après le drame psycho-sexuel Elle, s’embarque pour l’Italie du début du XVIIe siècle afin de raconter l’histoire de Benedetta Carlini, une religieuse mystique persécutée par les autorités pour son lesbianisme. Le réalisateur retrouve Virginie Efira, qu’il avait déjà dirigée dans Elle. On fantasme une suite spirituelle à la magnifique fresque médiévale de 1985 intitulée La Chair et le Sang. Ça aurait sans doute aussi fait un bon titre pour Benedetta. Avec Virginie Efira, Charlotte Rampling... • Sortie prochainement
PREVIEW 2019 : 13. HORS NORMES (ÉRIC TOLEDANO & OLIVIER NAKACHE)
LE RETOUR DE TOLEDANO & NAKACHE, AVEC CASSEL & KATEB.
À Première, nous n’avions pas été totalement convaincus par le dernier film de Toledano et Nakache, Le Sens de la fête. Eux qui passent leur temps à se jouer avec subtilité des stéréotypes de la société française, de ses clivages (de classe, sociaux), flirtaient pour une fois avec la caricature. Cela ne nous empêche pas d’attendre avec une impatience folle Hors Norme parce que, pour ne pas changer, les compères n’ont pas eu peur de se frotter au « grand sujet », propice aux clichés et au didactisme qu’ils retournent à leur avantage. Vincent Cassel et Reda Kateb y interprètent deux éducateurs spécialisés en charge d’enfants et d’adolescents autistes lourds. Quelque part entre Nos jours heureux et Intouchables ? On a hâte. Avec Vincent Cassel, Reda Kateb... • Sortie 23 octobre
PREVIEW 2019 : 12.RADEGUND (TERRENCE MALICK)
LA PROMESSE DU RETOUR DE TERRENCE MALICK À UN CINÉMA PLUS CLASSIQUE.
On avait classé ce film très haut dans nos attentes 2018. Il n’est bien sûr pas sorti, Malick n’en faisant qu’à sa tête... On reprend donc un risque en le plaçant dans cette liste. Radegund est la promesse du retour du cinéaste de La Balade sauvage à un cinéma plus classique, après une trilogie de poèmes free-style (À la merveille, Knight of Cups, Song to Song) qui a franchement clairsemé les rangs de son fan-club. Dans ce nouveau film, Malick racontera l’histoire (vraie) d’un objecteur de conscience autrichien qui refusa de combattre pour le IIIe Reich et finit décapité en 1943, puis béatifié par l’Église catholique. La réinvention d’un géant du cinéma ? En attendant, ceux qui l’aiment d’amour fou peuvent se procurer la version longue de The Tree of Life, sortie chez l’éditeur américain Criterion. Avec August Diehl, Matthias Schoenaerts... • Sortie prochainement
PREVIEW 2019 : 11.BACURAU (KLEBER MENDONÇA FILHO)
UN SURVIVAL SF SOUS INFLUENCE JOHN BOORMAN ET WALTER HILL, PAR L’AUTEUR D’AQUARIUS.
Lui aussi était dans notre top des événements de 2018 l’an dernier, mais il semble désormais acquis que Bacurau ne montrera pas sa tête avant Cannes 2019. Le nouveau film du Brésilien Kleber Mendonça Filho, auteur du génial Aquarius, est toujours aussi surexcitant sur le papier. Une odyssée sauvage dans le Brésil du futur (dont les références s’appellent Sans retour de Walter Hill et Délivrance de John Boorman). Mendonça Filho et l’équipe d’Aquarius avaient déjà profité du tapis rouge cannois en 2016 pour protester contre la destitution de la présidente Dilma Rousseff, et l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro au Brésil donne d’un coup à Bacurau les dimensions d’un brûlot politique d’actualité. Comment dit-on Black Mirror en portugais? Avec Sonia Braga, Udo Kier... • Sortie prochainement
PREVIEW 2019 : 10.THE IRISHMAN (MARTIN SCORSESE)
LE COUP DE JEUNE DE DE NIRO, SCORSESE ET PACINO.
The Irishman n’est pas un film comme les autres. C’est le coup de poker ultime de Netflix, qui a signé un chèque mirobolant à Martin Scorsese (on parle de 140 millions de dollars) pour qu’il réalise ce qui pourrait bien être le film de mafia ultime, réunissant Robert de Niro, Al Pacino, Joe Pesci et Harvey Keitel, et racontant la vie de Frank « The Irishman » Sheeran, tueur à gages qu’on soupçonne d’avoir liquidé Jimmy Hoffa en 1975. L’action se déroulant il y a plus de quarante ans, les acteurs seront rajeunis numériquement grâce aux techniques déjà utilisées dans L’étrange histoire de Benjamin Button et Ant-Man, ce qui signifie que De Niro et Pacino auront la même tête qu’à l’époque du Parrain II. Scorsese chez Netflix, la réunion Pacino-De Niro, un défi technologique insensé... Quel que soit le bout par lequel on le prend, ce film appartient déjà à l’histoire du cinéma. Avec Robert De Niro, Al Pacino... • Sortie prochainement
PREVIEW 2019 : 09.STAR WARS : ÉPISODE 9 (J. J. ABRAMS)
ENCORE UN NOUVEL ESPOIR ?
On l’attend forcément, comme le Star Wars de Noël. Mais avec un peu plus d’angoisse que d’habitude. Le magnifique Les Derniers Jedi a provoqué la guerre civile au sein du fandom, scindé en deux camps, les pro-Épisode 8 qui louent les audaces prises par Rian Johnson, et les anti qui montent des campagnes Kickstarter pour racheter les droits de Star Wars à Disney. Le studio d’Oncle Walt, lui, a joué la sécurité en promettant un ralentissement dans les sorties Star Wars (suite à la déception Solo) tout en faisant revenir le fidèle J. J. Abrams. Sa mission : tourner un épisode chargé – d’après Variety – de « corriger la trajectoire » de la saga. Bref, de ramener la paix dans la Galaxie, comme J.J. l’a fait avec le rassurant Le Réveil de la Force. La blague, évidement, c’est de dire qu’après avoir remaké Un nouvel espoir, Abrams peut désormais tourner son Retour du Jedi. Reste à savoir si les Ewoks seront de retour. Avec Daisy Ridley, John Boyega... • Sortie 19 décembre
PREVIEW 2019 : 08.DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ (DEAN DEBLOIS)
LE NOUVEAU SOUFFLE DE LA SAGA ANIMÉE DRAGONS.
Avec Dragon 2, Dean DeBlois portait l’animation à des hauteurs de lyrisme insoupçonnées. Il revient avec un troisième volet qui devrait faire sensation.
PREMIÈRE : Que raconte Dragons 3 ?
DEAN DEBLOIS : C’est la fin de la trilogie, la dernière partie de l’histoire d’Harold, de sa formation. Il va devoir faire ses preuves en tant que chef, et montrer qu’il est réellement digne du pouvoir légué par son père. De son côté, Krocmou vient de croiser une femelle très rare, un peu sauvage, et cette rencontre va l’éloigner de sa famille. Mais bon, on sait aussi que le vilain doit être très effrayant.
Ce sera donc plus sombre et plus tourmenté que l’épisode précédent ?
Oh non ! D’ailleurs, regardez les grandes trilogies cinématographiques (Star Wars, Indiana Jones, Le Parrain...), le deuxième volet est toujours le plus dark. Dans Dragons 3, on a essayé de retrouver le côté lumineux du premier, de retrouver le sentiment d’émerveillement. C’est un voyage intime, et je pense que ce sera l’épisode le plus émotionnel.
Vous parlez de l’émerveillement... Dans Dragons 2, vous convoquiez beaucoup Miyazaki. Ce sera toujours la référence dans le 3 ?
Miyazaki reste un maître, mais j’ai surtout cherché à m’inspirer de films qui m’avaient marqué enfant. Cette fois-ci, j’ai puisé dans les films des années 60 qui s’interrogent sur la place de l’animal et se demandent à quel milieu il appartient. Regardez L’Appel de la forêt et Vivre libre et vous aurez une bonne idée de l’endroit où veut vous emmener Dragons 3.
PROPOS RECUEILLIS PAR GAËL GOLHEN
Avec les voix de Cate Blanchett, Gerard Butler... • Sortie 6 février
PREVIEW 2019 : 07.GREEN BOOK – SUR LES ROUTES DU SUD (PETER FARRELLY)
UN ROAD-MOVIE AUSCULTANT LE RACISME DE L’AMÉRIQUE DES SIXTIES, PAR PETER FARRELLY.
Attention, film irrésistible. Pour la première fois aux commandes d’un film sans son frangin Bobby (avec qui il a signé des chefs-d’œuvre de la prout comédie, de Dumb and Dumber à Mary à tout prix), Peter Farrelly raconte le périple, au début des années 60, d’un Italo-Américain rustaud et raciste (Viggo Mortensen), chargé de faire le chauffeur pour un pianiste noir (Mahershala Ali) lors d’une tournée de concerts dans le sud des États-Unis, où la ségrégation a encore cours. Derrière les conventions du feel-good movie, Green Book, sorte de Miss Daisy et son chauffeur inversé, fait palpiter un idéal éternel de comédie américaine humaniste. Le genre de film qui pousse les critiques à employer des expressions comme « classique instantané ». On en reparle très vite. Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali... • Sortie 23 janvier
PREVIEW 2019 : 06.TOY STORY 4 (JOSH COOLEY)
LA NOUVELLE AVENTURE DE BUZZ ET WOODY ARRIVE CET ÉTÉ. VERS L’INFINI ET AU-DELÀ !
Après l’expérience de mort imminente des jouets à la fin de Toy Story 3, John Lasseter avait imaginé pour l’épisode 4 une romance entre Woody et Bo Peep. Mais ça, c’était avant que le lustre de Pixar ne se ternisse et avant que Lasseter ne soit écarté de la compagnie. Quatre ans plus tard, Buzz, Woody et leurs amis reprennent du service. Josh Cooley est à la réalisation et le script a été remanié à partir de l’idée originale de Lasseter. Les deux teasers ne donnent pas beaucoup d’infos (à part l’identité de nouvelles voix, dont Key & Peele) et on sait seulement que Woody et Buzz cherchent à aider un jouet qui se prend pour une cuichette à sortir de sa crise existentielle. Pour cela, il va falloir affronter lemonde réel. Comme au bon vieux temps ? Avec les voix de Tom Hanks et Tim Allen... Sortie 26 juin
PREVIEW 2019 : 05.AVENGERS 4 (JOE & ANTHONY RUSSO)
UNE SUITE ? PLUS QUE CA : LA FIN D’UNE EPOQUE, LE DÉBUT D'UNE AUTRE.
« Vous n’imaginez pas ce qu’est Avengers 4. Personne ne le sait. Les gens n’ont aucune idée », nous confiait il y a quelques mois le coscénariste Stephen McFeely. Secret à l’extreme (à l’heure où nous écrivons ces lignes, le titre n’a toujours pas été dévoilé), le film servira à la fois de suite aux événements d’Infinity War – la moitié de l’univers a été anéantie suite au claquement de doigts de Thanos – et de conclusion flamboyante à la Phase 3 de Marvel Studios. Un cross-over ultime qui guidera la firme (au moins) pour les dix années à venir : indispensable pour espérer piger quelque chose aux prochaines saisons du plus grand feuilleton cinématographique de tous les temps. Avec Robert Downey Jr, Mark Ruffalo... • Sortie 24 avril
PREVIEW 2019 : 04.LE CHANT DU LOUP (ANTONIN BAUDRY)
LA VIE AQUATIQUE AVEC OMAR SY.
C’est LA grosse attente française du début d’année. Il s’agit bien de hisser le drapeau tricolore, puisque Le Chant du loup nous enferme dans la coque d’un sous-marin de notre Marine nationale. Un opérateur chargé d’écouter tous les bruits de la mer (François Civil, en cours de starification programmée) doit accomplir une mission extrêmement risquée pour la sécurité du pays. L’équipage est un all-star cast (Reda Kateb, Omar Sy et Mathieu Kassovitz), l’auteur de la BD Quai d’Orsay réalise, et le tout ressemble telle- ment à un USS Alabama français que la rédac de Première (composée à 100 % de fans de films de sous-marins) commence déjà à réviser les paroles de La Marseillaise. Avec Omar Sy, Reda Kateb... • Sortie 20 février
PREVIEW 2019 : 03.CA 2 (ANDY MUSCHIETTI)
LA SUITE DU "MEILLEUR FILM DU XXI SIECLE" (SELON XAVIER DOLAN).
Le premier volet était un (faux) film de peur noyé dans une reverie 80s, un long flash-back engourdi, probablement fantasmé et visuellement somptueux, qu’une figure maléfique venait électriser. Ce poème psy sur l’angoisse de grandir a fait son petit effet, rapporté des montagnes de dollars, et suscité un paquet de théories sur la génération Amblin et son gout pour le revival perpétuel. Place cette fois au "réel" et au contemporain. Vingt-sept ans plus tard, les anciens membres du club des ratés avec leurs tempes qui commencent à grisonner vont devoir faire face à un nouveau cycle maléfique. Andy Muschietti, lui, n’aura pas d’autres choix que de changer toute la déco du sol au plafond. Le film de look va-t-il muter en film de trouille ? La nostalgie va- t-elle se faire avaler tout cru par un clown psychopathe ? La sequel la plus excitante de 2019 parce que la plus imprévisible.
Avec Jessica Chastain, James McAvoy... • Sortie 18 septembre
PREVIEW 2019 : 02.AD ASTRA (JAMES GRAY)
UNE GRANDE ODYSSÉE PAR LE CINÉASTE DE LITTLE ODESSA.
La date de sortie du prochain James Gray, le 22 mai, ressemble à un indice envoyé aux cinéphiles. Comme s’il leur donnait rendez-vous du coté d’un petit festival de cinéma de la région PACA qui a lieu au printemps... On sait que Gray a une histoire compliquée avec le Festival de Cannes : ses films y ont été hués, boudés, flingués par la critique (qui les réhabilite six mois plus tard), systématiquement ignorés par le palmarès... Ad Astra pourrait bien sonner l’heure de la revanche. Le projet est en tout cas passionnant : après avoir passé la quasi-totalité de sa carrière à écumer New York en tous sens, James Gray est désormais d’humeur aventurière et voyageuse. Après l’Amazonie de The Lost City of Z, il envoie carrément Brad Pitt dans les étoiles : l’acteur jouera un ingénieur autiste parti à la recherche de son père, perdu dans l’espace vingt ans après son départ pour Neptune. Pile dans la tendance ac-tuelle des odyssées spatiales mélancoliques, de First Man à la série The First. Et au bout du voyage, une Palme d’or ? Avec Brad Pitt, Tommy Lee Jones... • Sortie 22 mai
PREVIEW 2019 : 01.ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD (QUENTIN TARANTINO)
QUENTIN TARANTINO PLONGE DANS LA MYTHOLOGIE DE HOLLYWOOD POUR RACONTER LE MEURTRE DE SHARON TATE, AVEC DICAPRIO ET PITT EN NOUVEAUX REDFORD ET NEWMAN.
1969 : Quentin Tarantino avait 6 ans, et vivait depuis ses 3 ans à Los Angeles. Regardait-il déjà des films compulsivement ? Quels souvenirs a-t-il gardés de son enfance dans la Cité des anges ? C’est peut-être cette tonalité proustienne qui anime, au fond, son Il était une fois à Hollywood. L’argument de ce trip dans la Babylone Hollywood ne pouvait pas être plus tarantinesque : à la fin des sixties, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), héros de la fameuse série télé Bounty Law, a raté le train du grand écran, cachetonne dans des westerns de seconde zone et passe son temps à glander avec Cliff, son meilleur copain et sa doublure cascade (Brad Pitt). Leur voisine, actrice enceinte d’un réalisateur européen dans le vent nommé Roman Polanski, s’appelle Sharon Tate (elle est jouée par Margot Robbie), et va bientôt être la victime d’un drame sanglant qui frappera d’horreur le monde entier, symbolisera la fin des idéaux du Flower Power et plongera l’Amérique dans un climat de terreur paranoïaque. Toute la galaxie habituelle de QT est là (Tim Roth, Kurt Russell, Michael Madsen, Zoë Bell, Bruce Dern...), rejointe par le petit nouveau Al Pacino. Sortie prévue l’été prochain, cinquante ans après les exactions de la Manson Family. Et rendez-vous à Cannes, vingt-cinq ans après la Palme de Pulp Fiction ? Avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt... • Sortie 14 aout
Dragons 3, The Irishman, Toy Story 4, Le Chant du loup, Once Upon a Time in Hollywood…
L’année démarre, et ses attentes aussi : en 2019, on va encore découvrir une multitude de films alléchants et diversifiés : Ad Astra, le nouveau James Gray, Grâce à Dieu, de François Ozon, la suite d’Infinity War, Avengers Endgame, Green Book, Benedetta, de Paul Verhoeven et bien sûr le grand final de Star Wars. Première vous propose ainsi un top 20 directement tiré de notre hors-série best-of 2018/preview 2019, actuellement en kiosques. Au sein du magazine, nous vous proposons 100 longs métrages qu’on attend de pied ferme. Ici, nous regroupons les 20 premiers. Bonne lecture… et patience, car certains projets ne sortiront pas avant la fin de l’année.
Sommaire du hors-série de Première n°8 : Bilan 2018, teaser 2019, M. Night Shyamalan, Gilles Lellouche, Vicky Krieps, Alain Chabat…
Commentaires