L’absence d’Anthony Hopkins a plombé la stratégie du réalisateur.
Steven Soderbergh avait promis de dépoussiérer la cérémonie des Oscars, et il a tenu parole. Intro cinématographique à la Ocean’s Eleven, moins de sketchs et pas de séquences musicales pour laisser plus de place aux discours : les choix du réalisateur ont été plutôt payants, jusqu’à la fin de la soirée qui s’est terminée sur un sacré couac quand Joaquin Phoenix a remis l’Oscar du meilleur acteur à Anthony Hopkins… qui a brillé par son absence.
Alors que c’est traditionnellement l’Oscar du meilleur film qui conclut la cérémonie (en tout cas depuis 1948), les producteurs du show avaient décidé cette année de bousculer les choses en terminant par les Oscars de la meilleure actrice et du meilleur acteur. Une option qui aurait pu s’avérer payante si, comme les pronostics l’annonçaient, Chadwick Boseman avait été sacré à titre posthume pour son rôle dans Le Blues de Ma Rainey.
Oscars 2021 : pourquoi la cérémonie s’est finie en eau de boudinDans une interview accordée au Los Angeles Times, Soderbergh est revenu sur le déroulement des Oscars et justifie ce choix pris avec les deux autres producteurs de la soirée, Jesse Collins et Stacy Sher :
"C’est quelque chose qu’on avait prévu de faire bien avant que les nominations soient dévoilées, on en a parlé au mois de janvier. On a la conviction - qui, je crois, n’est pas infondée - que les discours d’acteurs ont tendance à être plus dramatiques que ceux des producteurs. Et donc on a pensé que ce serait plus sympa d’inverser les choses, surtout si les gens n’étaient pas prévenus. Ca a toujours fait partie du plan."
Le cinéaste assure par ailleurs qu’il n’avait aucune certitude sur la victoire de Boseman, tout en reconnaissant qu’elle aurait permis de conclure la cérémonie sur un climax émotionnel :
"Quand les nominations sont sorties avec la possibilité que Chadwick remporte un Oscar posthume, notre sentiment c’était que s’il gagnait et que sa veuve faisait un discours en son nom, il n’y aurait eu plus rien à ajouter. Donc on est resté là-dessus. (…) On n’a pas présumé que c’est ce qui allait se passer, mais si il y avait une possibilité que ce soit le cas, il fallait le prendre en compte. Ca aurait été un moment si déchirant qu’il aurait été impossible revenir après ça."
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