Pierre Coffin, coréalisateur de Moi, moche et méchant : "Je l’ai découvert au moment où je travaillais chez Amblimation, à Londres. Ça devait être au milieu des années 90 ; vers 1994 ou 1995. Un jour, je vois qu’un film fait le buzz dans les bureaux. Des groupes d’animateurs sont scotchés devant des écrans qui diffusent la même VHS – une copie de copie de copie. C’est mon premier contact avec Mon voisin Totoro. J’emprunte la cassette, non sous-titrée, et là : l’émerveillement total. (...) Paradoxalement, ce qui m’a le plus séduit à l’époque, c’est que je ne comprenais rien. C’était en japonais, je tentais désespérément de savoir ce que ça racontait, et en même temps je me laissais porter par la magie des images."
Brad Bird, réalisateur des Indestructibles 2 : "Je crois que c’est mon Miyazaki préféré parce que contrairement à ses films plus récents, ici, il n’est question que d’harmonie, d'utopie et de coexistence pacifique entre les hommes et la nature."
Benjamin Renner, coréalisateur d'Ernest et Célestine et Le Grand méchant renard : "J’avais d’abord vu, très jeune, un extrait avec le chat bus. Un choc visuel! (…) Jusque-là, le modèle restait Disney, mais Miyazaki, c’était la promesse de nouveauté. Dans ce film, il n’y a pas de méchant et ça a bouleversé mes codes. Et la nature ! C’était nouveau à l’époque de montrer, à travers un film d’animation, comment aider la nature, la préserver."
Jean-Pierre Dionnet, producteur et distributeur de films asiatiques : "Il faut savoir que Miyazaki a deux maîtres : Saint-Exupéry et Moebius. C’est drôle parce que Jean [Giraud, dit Moebius] s’est à son tour nourri de l’esprit de ses films. “Il comprend la nature beaucoup mieux que moi”, me disait-il."
Genndy Tartakovsky, réalisateur de Hôtel Transylvanie : "J’ai découvert le film à CalArt [California Institute of the Arts] au début des années 90. À l’époque, on pensait MTV, on mangeait MTV, on dormait MTV. On nous demandait d’aller toujours plus vite dans nos dessins animés. Et puis, d’un seul coup, je tombe là-dessus. Ce fut ma porte d’entrée dans l’univers de Miyazaki. Il m’a fait comprendre qu’on ne devait pas avoir peur de ralentir."
Dean Deblois, réalisateur de Dragons : "Quand je suis arrivé chez Disney, un ami m’a dit que je ne pourrais jamais bosser dans l’animation sans connaître Miyazaki. Lorsqu’il m’a montré Mon voisin Totoro, ma vie a changé. Ce film m’a beaucoup inspiré pour Lilo et Stitch. Notamment pour trouver l’équilibre entre le portrait de famille et la comédie fantastique."
Michael Dudok De Wit, réalisateur de La Tortue rouge : "La séquence qui m’avait particulièrement frappé était celle des deux fillettes sous la pluie. Il y avait tellement de goût et de sensibilité dans cette scène, tellement d’élégance que j’étais abasourdi. À ce moment-là, j’ai pensé à Kurosawa. Les 7 Samourais est le premier film japonais que j’ai vu dans ma vie et Mon voisin Totoro possède ce qui m’avait touché dans le chef-d’œuvre de Kurosawa : une sensibilité extrême aux éléments. L’eau, la pluie, le vent...
Hirokazu Kore-Eda, réalisateur de Nobody Knows : "J’ai découvert ce film alors que j’étais encore étudiant, dans une salle de cinéma du quartier Kichijôji à Tokyo. À l’époque, le film était montré en double programme avec Le Tombeau des lucioles d’Isao Takahata et j’ai vu les deux films d’affilée. D’abord Totoro et ensuite Le Tombeau... J’ai toujours regretté de l’avoir vu dans cet ordre : parce que je suis rentré chez moi écrasé par le chagrin. Et aussi parce que je ne peux pas penser à Totoro sans penser au Tombeau des lucioles."
Commentaires