L’actrice nous parle de son expérience avec le cinéaste néerlandais.
Depuis Victoria (2016), Virginie Efira a démontré qu'elle pouvait aussi briller dans des rôles dramatiques. Au point de taper dans l'oeil de Paul Verhoeven qui, après l'avoir dirigée dans Elle, lui a carrément offert le rôle principal de son nouveau film, Benedetta, dont la bande-annonce a été dévoilée aujourd'hui. Le film sera une des grandes sensations du Festival de Cannes, où il sera présenté le 9 juillet (en même temps que sa sortie en salle). Une expérience qui a marqué l'actrice, comme elle le confie à Première.
Dans Benedetta, vous incarnez une nonne du XVIIe siècle jugée pour homosexualité. Paul Verhoeven vous avait proposé le film à l’issue de votre première collaboration dans Elle ?
Je n’avais pas senti pendant le tournage de Elle un intérêt particulier pour ma personne. D’ailleurs quand, peu après, son producteur Saïd Ben Saïd m’a confié que Paul écrivait pour moi, je n’en ai fait aucun cas. Au point de tomber des nues le jour où j’ai appris qu’il voulait me voir. Là, j’ai découvert que c’était une proposition ferme. Il m’a demandé aussi ce que j’étais disposée à faire physiquement par rapport au contenu sulfureux. Évidemment, j’étais prête à le suivre les yeux fermés tant il s’agit de l’essence même de son cinéma.
Qu’est-ce qui fait la spécificité de Verhoeven cinéaste ?
Dans son processus créatif, avec les acteurs comme les techniciens, il autonomise beaucoup. Son expérience et sa sagesse font qu’il sait que c’est une œuvre commune et qu’il offre d’emblée une possibilité à chacun de se libérer. Et une envie contagieuse de se surpasser.
Quelle place a cette expérience dans votre parcours de comédienne ?
Le simple fait d’avoir été choisie par Verhoeven a pu influer sur mes choix avant de tourner Benedetta. Je m’appuyais sur la confiance qu’il avait placée en moi, en me choisissant sans faire d’essai. Et puis tourner avec lui, c’est aussi se dégager de certains mythes. De cette idée de la souffrance qui devrait absolument accompagner la création. Ce n’est jamais le cas chez Paul, qui a un humour fou dans la vie. Son travail, son film l’obsèdent mais sans esprit de sérieux.
Propos recueillis par Thierry Chèze
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