Ben Affleck regrette son divorce, son addiction à l'alcool et la pression autour de Batman

L'acteur de Justice League tente de remonter la pente.

"C'est le plus gros regret de ma vie." Ben Affleck peine à surmonter son divorce d'avec Jennifer Garner, annoncé en 2015, puis annulé avant d'être définitivement prononcé en 2018. L'acteur et réalisateur d'Argo s'est déjà livré sur le sujet, expliquant que son addiction à l'alcool avait eu un lourd impact sur sa vie de famille, amis aussi sur son travail. Au fil d'un long portrait dans le New York Times, il revient, à 47 ans, sur ce mal qui le ronge depuis plusieurs années malgré ses tentatives de guérison : il a fait plusieurs cures de désintoxication et a été soutenu par ses proches, mais a fini par sombrer à nouveau.

"Je buvais relativement normalement pendant longtemps, détaille-t-il. Ce qui s'est passé, c'est que j'ai augmenté les doses quand mon mariage a commencé à se briser. C'était en 2015, 2016. Et mon alcoolisme a bien sûr créé davantage de problèmes conjugaux. (...) Quand vous êtes compulsif, comme moi, vous ressentez cet inconfort constamment. Pour le faire disparaître, vous vous jetez sur la nourriture, l'alcool, le sexe, les jeux d'argent, le shopping... Peu importe. Au final vous vous sentez encore plus mal. Alors vous essayez de faire disparaître cette nouvelle sensation de malaise. C'est là que la vraie douleur commence. C'est un cercle vicieux que vous ne pouvez plus briser. C'est ce qui m'est arrivé."

Sur le plan personnel, Ben Affleck allait très mal durant cette période, et sur le plan professionnel, il venait de signer pour incarner Batman dans L'Aube de la Justice (2016), puis Justice League (2017) et devait enchaîner avec la réalisation de The Batman (finalement remanié par Matt Reeves pour Robert Pattinson). Endosser le costume du célèbre super-héros représentait une énorme pression, surtout après l'accueil glacial de certains internautes, qui ne voulaient pas le voir dans ce rôle. L'acteur a tenu bon pendant plusieurs mois, avant de tout lâcher lorsqu'un ami, à qui il avait fait lire son son scénario de The Batman, lui a dit, inquiet : "Je trouve que c'est un bon script, mais je pense surtout que si tu dois traverser à nouveau tout ce que tu as vécu, tu vas te noyer dans l'alcool."

Un peu plus loin dans l'interview, Ben explique que cette addiction a sans doute des origines familiales. Son frère Casey Affleck a lui aussi eu des problèmes d'alcool et avant eux, leur père également. "Mon père n'a jamais été vraiment sobre jusqu'à mes 19 ans, précise-t-il. Plus je vieillis, plus je me rends compte qu'il faisait de son mieux. Mais il y a eu beaucoup d'alcoolisme et de soucis de santé mentale dans ma famille. Cet héritage est lourd, parfois dur à porter. J'ai mis du temps à reconnaître que j'étais, profondément, sans l'ombre d'un doute, alcoolique."
Récemment, plusieurs personnalités hollywoodiennes ont réussi à soigner leurs addictions, et, comme Brad Pitt, Ben remercie Bradley Cooper pour son aide. Ainsi que Robert Downey Jr : "Ces gars-là m'ont beaucoup soutenu et je ressens une grande gratitude envers eux. Le fait de se soigner inculque des valeurs. On doit être honnête. Etre responsable. Aider les autres. Apprendre à demander pardon quand on a tort."

Ben Affleck évoque enfin le tournage de The Way Back, son prochain film en tant qu'acteur, dans lequel il joue un coach sportif alcoolique. Il a dû tourner une scène d'excuses envers son ex-femme, jouée par Janina Gavankar, au cours de laquelle il lui dit avoir échoué, ce qui fait évidemment écho à sa propre expérience : "Je t'ai déçu. J'ai raté notre mariage." Une scène cathartique, analyse le réalisateur Gavin O'Connor (qui l'avait déjà dirigé pour Mr Wolff) : "Il s'est totalement écroulé juste après. C'est comme si on avait ouvert une vanne, c'était très fort. C'est un moment très personnel du film, je crois que c'était lui à l'écran."