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15 ans après la fin de l'apprentie sorcière, Sabrina nous revient... et elle a diablement changé !

Pour tous ceux qui ont grandi dans les années 1990 ou 2000, Sabrina, c'est cette petite sorcière mutine, qui jette de gentils sorts autour d'elle. Un personnage créé dans les années 1960 chez Archie Comics et qui a cartonné en BD, aux Etats-Unis, entre 1971 et 1983, dans la saga Sabrina the Teenage Witch. Sauf que l'adolescente espiègle et adorable est devenue franchement désuète au fil du temps. Alors en 2014, Archie Comics a décidé de la remettre au goût du jour, en publiant (sous son label Archie Horror) une déclinaison horrifique de Sabrina, co-créée notamment par Roberto Aguirre-Sacasa, le showrunner de la série télé Riverdale.

Logiquement, il a proposé à Warner Bros. d'en faire une adaptation et c'est donc cette Sabrina là qu'on découvre cette semaine sur Netflix, dans Les Nouvelles Aventures de Sabrina. L'histoire se déroule toujours dans la petite ville de Greendale. La lycéenne est élevée par ses tantes, Hilda et Zelda, depuis la mort de ses parents, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Arrivée le jour de son 16ème anniversaire, Sabrina doit faire son baptême noir, c'est à dire signer le livre de la Bête, pour renoncer à sa vie de mortelle et devenir pleinement sorcière. La voie des ténèbres que la jeune ingénue hésite franchement à emprunter, parce que le Diable, le Mal et tout ça, mais aussi (et surtout) parce qu'elle devrait renoncer à Harvey Kinkle, son petit-ami...


Autant le dire tout de suite, cette version Netflix de Sabrina n'est pas un reboot de L'Apprentie sorcière jouée par Melissa Joan Hart. Certes, on retrouve des noms familiers, deux tantes farfelues, un chat noir, et un peu de magie. Mais à part ça, rien à voir. Ici, tout est plus dark, plus soigné, plus adulte et plus complexe aussi. L'idée du diable et le thème du satanisme sont omniprésents, tandis que l'angélisme naïf de la première série fait place à de sombres dilemmes spirtuels.

Ces Nouvelles Aventures nous entraînent ainsi dans une vaste mythologie, profonde et trouble. Un ordre méphistophélique, avec son "Dark Lord" suprême et ses servants démoniaques, qu'on apprend à découvrir avec malice. Sabrina et ses tantes ne sont pas des sorcières bien aimées, façon Samantha Stevens. Elles sont des disciples du Malin, jurant par les flammes de l'Enfer ! Forcément, c'est un peu déstabilisant et ça pose quelques questions morales, sur le Bien, la Mal et tout ça.


Mais la vraie force de cette version, c'est de réussir à jongler entre cette histoire très sérieuse, ténébreuse, avec son ton menaçant assumé, et un style comics fun et décontracté. Un peu à l'image de son nouveau générique en somme (voir ci-dessus), cette Sabrina 2018 est tout ça à la fois. Et si elle réussit brillamment l'équilibre, c'est sans aucun doute grâce à la performance de Kiernan Shipka. L'ex-petite Sally de Mad Men a bien grandi. Trimbalant presque candidement son charmant minois dans la noirceur de Geendale, elle incarne à merveille cette jeune sorcière, mi-humaine, mi-luciférienne, forte et fragile à la fois.

Une pure héroïne de BD, qu'on prend plaisir à voir évoluer dans ce monde "So Halloween !", designé au millimètre (de la funèbre Maison familiale, à la terrifiante forêt locale, en passant par ce sinistre bahut). Sabrina fait aussi parler sa magie sur des thèmes ado-sociaux post-modernes, comme le harcèlement scolaire ou la lutte féministe.

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Seul petit bémol : sa relation cul-cul avec Harvey Kinkle peine à convaincre. On a bien du mal à voir une quelconque alchimie dans cette bluette mièvre et douceâtre, à laquelle on n'adhère jamais totalement. Et c'est un peu dommage, puisqu'elle est le moteur de tous les conflits de cette première saison. Malgré tout, et c'est indéniable, cette nouvelle Sabrina s'avère diablement plus ensorcelante que sa version sitcom !

Les Nouvelles Aventures de Sabrina - saison 1 en dix épisodes - sur Netflix le vendredi 26 octobre 2018.