Lauréat surprise du prix de la meilleure réalisation et du meilleur jeune espoir masculin (Théo Fernandez vu dans la saga des Tuche) lors du dernier festival de la Rochelle, la série Stalk est parfaite en ces temps de confinement.
En 10 fois 28 minutes haletantes, un format idéal à binge watcher sans trop rester collé à son écran, Stalk raconte l’histoire de Lucas alias Lux, étudiant en informatique à l'École nationale supérieur d'ingénieur qui lors du week-end d'intégration subit un bizutage et décide de se venger grâce à ses compétences de hacker.
Dire que la série est efficace est un euphémisme, tant les cliffhangers de chaque épisode procurent ce sentiment de frustration que les sériephiles connaissent bien. Même si Stalk est du coup un peu mécanique, elle est suffisamment divertissante pour que l’on regarde la saison d’un coup, sans vraiment s’en rendre compte. Visiblement, les scénaristes se sont inspirés de 24 H chrono et grand bien leur en a pris.
Bien évidemment, si l’univers du hacking permet bien des astuces scénaristiques, il n’en demeure pas moins fascinant et prend d’ailleurs une résonance actuelle étrange à l’heure où l’on évoque le tracking comme moyen de déconfinement.
En revanche, il ne faut pas s’attendre à une variation française de Mister Robot. Stalk est juste un pur divertissement. Pour ce qui est réflexion sur le cyber harcèlement et le harcèlement en ligne, on repassera à moins de se contenter d’aimer enfoncer les portes ouvertes. Mais ce n’est pas bien grave, le plaisir est là et après tout c’est le principal.
On le sait, les séries digitales de France TV (Skam France, Mental) ont certainement moins de moyens que leurs homologues hertziennes (comme on disait avant), mais à l’écran c’est surtout une épure et un sens de l’essentiel que l’on observe et non un bricolage fauché. C’est sans doute ce que le jury du dernier festival de la Rochelle a voulu récompenser en attribuant le prix de la meilleure réalisation à Simon Bouisson. Efficacité, on vous dit. Il y a des réalisateurs malins à surveiller (un peu comme avec la série Parlement, également sur France.tv) …
L’interprétation quant à elle, est à l’avenant, du moins en ce qui concerne les deux interprètes principaux : Théo Fernandez et Carmen Kassovitz (la fille de Mathieu). Pour le reste du casting, c’est un peu plus aléatoire.
Si efficacité et divertissement riment rarement avec originalité, on ne tiendra pas compte de l’histoire d’amour un peu vue et revue, mais les comédiens font ce qu’ils peuvent pour la rendre crédible et ça fonctionne la plupart du temps tout en donnant à la série un peu d'humanité, ce qui compense la froideur de son sujet.
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