Ce soir, Canal+ diffuse le premier épisode de Paris, etc., réalisée par Zabou Breitman. Son passage par la case « série » intrigue et détonne.
Dans Paris, cinq femmes voient leurs destins s’effleurer : l’une découvre la capitale pour la première fois, l’autre y retourne après des années d’exil. Certaines voient leur mariage partir en lambeaux quand d’autres se redécouvrent. Pour son baptême de série, épaulée par la romancière Anne Berest ainsi que de beaux noms du cinéma hexagonal (Valeria Bruni Tedeschi, Naidra Ayadi, Anaïs Demoustier, Lou Roy-Lecollinet), Zabou Breitman féminise le paysage des créations originales de Canal+ sans pour autant se poser en néo-Sex and the City.
Ni essai sociologique sur la citadine moderne à la Girls, ni dépliant touristique sur la Ville Lumière, Paris, etc. s’intéresse avant tout à cet énigmatique « etc. », ce lien qui se tisse imperceptiblement à chacune de ces rencontres plus ou moins fortuites. Loin d’être isolés les uns des autres, ces cinq portraits de femmes composent une série plus complexe qu’une simple oeuvre chorale, et dont les connexions malicieuses constituent le moteur principal.
Le résultat flirte parfois avec le pot-pourri mal dégrossi (les images d’archives, amusantes mais un peu gadget) et n’évite pas certains clichés sur le Paris bohème. Mais Paris, etc. se veut aussi un terrain de jeu de mise en scène, culminant par exemple dans une séquence d’accouchement burlesque et hystérique. Adepte du plan long et du zoom/dézoom, Zabou empile les effets pour creuser le sillon personnel de chacune de ses héroïnes avec subtilité et sensualité.
Mention spéciale à Anaïs Demoustier, dont la vis comica pimente tous ses moments de galère, à l’image d’une improbable et réjouissante course en voiture avinée.
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