Pas toujours cohérente et parfois fastidieuse à suivre, l'histoire de June et Harry n'en demeure pas moins belle et originale.
C'est la nouvelle série événement de la rentrée pour Netflix. Celle sur laquelle la plateforme compte beaucoup, en cette fin de mois d'août. Le drama britannique The Innocents sort aujourd'hui et il ne vous laissera certainement pas indifférent. Attention spoilers !
L'histoire nous emmène au nord du Royaume-Uni, dans un petit bled écossais un peu paumé, où a grandi June, à l'écart du monde. Très introvertie et surprotégée par son père, depuis que sa mère les a abandonné, trois ans plus tôt, elle confie son mal-être à son frère, handicapé, alors qu'ils sont tous deux cloîtrés à la maison. Cherchant à fuir cette morosité totale, la jeune lycéenne décide de tout quitter, pour partir avec son amoureux qu'elle voit en secret, le gentil Harry, le seul qui réussit à la comprendre. Alors qu'ils taillent la route en pleine nuit, le petit couple va découvrir que June n'est, en réalité, pas une jeune fille comme les autres...
Sans autre forme de suspense, on peut déjà vous révéler que June est une "shapeshifter", comprenez une personne capable de se transformer. Dans The Innocents, cela veut dire qu'elle a la capacité d'emprunter l'apparence physique des autres, et ainsi changer de peau. Vous l'aurez certainement lu entre les lignes, les créateurs Hania Elkington et Simon Duric utilisent ici la science fiction comme une métaphore, pour parler de la difficulté d'être un ado, une période de transition compliquée à accepter, les hormones qui travaillent, le corps qui change et tout ça... Qui est vraiment June et qui veut-elle être ? Harry l'aimera-t-il suffisamment pour la prendre telle qu'elle est ?
Le sous-texte de The Innocents n'est pas franchement subtile et comme dans tant d'autres fictions Young Adult, tout est sur-dirigé et sur-écrit. Indéniablement, le drama parlera plus facilement à un public adolescent, mais il faut reconnaître que cette idée de "shapeshifting" offre un écrin très efficace et diablement original, pour évoquer les dilemmes habituels des jeunes d'aujourd'hui.
Et puis les tourtereaux maudits sont magnifiquement incarnés par Percelle Ascott et Sorcha Groundsell, deux jeunes premiers, qui parviennent à rendre crédible cette teen romance un peu capillotractée, grâce à une alchimie qui s'installe de plus en plus clairement au fil des épisodes. Alors même si le rythme est parfois trop lent et si l'on a un peu de mal à donner du sens à tout ça (et à la mythologie des "shapeshifters" en particulier), on finit par s'attacher à ce qui est, en fin de compte, une vraie belle love story mélancolique.
The Innocents - saison 1 - 8 épisodes - Sur Netflix depuis le vendredi 24 août 2018.
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