Qualifié par Colette d'« auteur dramatique le plus doué de sa génération », Jacques Natanson a signé quelques pièces à succès du « Boulevard » de l'entre-deux-guerres, notamment l'Âge heureux, créé en 1922 par Lugné-Poe (dont il avait été le secrétaire), les Amants saugrenus, l'Enfant truqué et surtout le Greluchon délicat, variation sur le thème de Chéri, qui fut porté à l'écran par Jean Choux en 1934. Un fond de misogynie, une habileté certaine dans le rajeunissement des vieilles ficelles du vaudeville, un libertinage de qualité sont les traits dominants de ce théâtre, qui évoque parfois Guitry. Par la suite, Natanson a poursuivi une féconde carrière d'adaptateur et dialoguiste, de Mademoiselle Docteur/Salonique nid d'espions (G. W. Pabst, 1937) à la Rage au corps (Ralph Habib, 1953). On retiendra surtout son travail pour Max Ophuls, auquel le liait une grande amitié, et dont il sut traduire assez subtilement les fantasmes : De Mayerling à Sarajevo (1940), la Ronde (1950), le Plaisir (1952), Lola Montès (1955) doivent à Natanson une part de leur brillant et de leur amertume. Il a écrit également des romans.On ne doit pas le confondre avec son homonyme Jacques (ou Jean-Jacques) Natanson, directeur de production et cinéaste des années 30 (la Fusée, le Clown Bux).