Nom de naissance Bory
Nationalité Français
Genre Homme
Avis

Biographie

Ecrivain et critique de cinéma éminent, Jean-Louis Bory se démarque par son amour du cinéma d'auteur, la multiplicité de ses combats politiques et sa verve qui ne laisse personne indifférent.Né le 25 juin 1919 à Méréville, Jean-Louis Bory est élevé par des parents instituteurs, dont les opinions politiques orientées vers le Front Populaire influencent leur fils. Après de brillantes études, il entre en khâgne au lycée Henri IV, mais échoue au concours d'entrée de l'Ecole Normale Supérieure en 1939. En 1945, il devient agrégé de lettres et, en septembre de la même année, publie son premier roman Mon village à l'heure allemande. Edité chez Flammarion, le roman porte sur ses souvenirs de la Résistance et se caractérise par une grande maîtrise de l'art du portrait. Soutenu par l'écrivain Colette, Jean-Louis Bory se voit attribué le prix Goncourt, à l'âge de 26 ans. Mon village à l'heure allemande se vend à 500 000 exemplaires, rencontrant un véritable succès.Enseignant dans le Bas-Rhin, Jean-Louis Bory écrit un deuxième roman, Chère Aglée, en 1947, mais c'est un échec commercial. En 1948, il est muté en région parisienne et collabore occasionnellement à la Gazette des Lecteurs, où travaille déjà François Mauriac.Dans les années 50, alors qu'il enseigne, Jean-Louis Bory s'engage plus activement en politique, même s'il refuse d'adhérer au Parti communiste. Il se rallie à des associations proches du parti telles que le Mouvement de la Paix, le Conseil national des écrivains et l'association France-URSS. Il commence véritablement sa carrière de journaliste en 1952 à Samedi Soir. En 1955, son ami l'écrivain François Erval le convainc de le suivre au service littéraire de L'Express, qui soutient l'homme politique gauchiste Pierre Mendès-France.Si Jean-Louis Bory n'hésite pas à proclamer ses opinions tiers-mondistes et anticolonialistes, il prend du recul par rapport aux communistes suite à l'intervention soviétique à Budapest en 1956. En 1960, il est l'un des signataires du Manifeste des 121, condamnant la politique française en Algérie, ce qui lui vaut d'être suspendu temporairement de son poste d'enseignant à Henri IV. Dans les années 60, Jean-Louis Bory se consacre quasi-exclusivement à sa carrière de journaliste et de critique. Il abandonne l'enseignement, intègre le comité de rédaction des Cahiers des Saisons et remplace François Truffaut dans la revue Arts. En 1964, il intègre l'équipe de critiques de la célèbre émission Le masque et la plume sur France Inter, où ses échanges fougueux avec les autres critiques lui confèrent une certaine notoriété. La même année, par fidélité envers François Erval, il quitte L'Express. En 1966, Jean-Louis Bory démissionne de la revue Arts et entame une longue collaboration avec le journal Le Nouvel Observateur, qui durera 14 ans, jusqu'en 1979. Il débute en tant que critique littéraire et fait fi de ses opinions politiques personnelles en réhabilitant l'écrivain Céline. Après quelques mois, il prend la place du critique de cinéma Michel Cournot et s'attache à défendre le cinéma du tiers-monde et des films contestataires. Concomitamment, il rédige les dialogues du long-métrage Roger la Honte, de Riccardo Freda. Membre du jury de sélection au Festival de Cannes en 1967, il n'hésite pas à en empêcher la tenue l'année suivante, pendant Mai 68. Il publie deux romans pendant cette décennie, mais sans renouer avec le succès.Jean-Louis Bory admire profondément des réalisateurs tels que Jean-Luc Godard, Alain Resnais ou Marguerite Duras. Il affiche sans retenue son aversion pour le cinéma populaire, qui a, selon lui, le défaut de ne véhiculer que des valeurs bourgeoises, sans jamais les remettre en cause. Son amour pour le cinéma d'avant-garde l'amène à délaisser la critique des films à grand public. Au début des années 70, la direction du Nouvel Observateur essaie de recruter parallèlement un critique plus ouvert. Mais Jean-Louis Bory n'est pas véritablement sur la sellette et refuse même l'offre de collaboration du magazine Le Point. Cette nouvelle décennie est pour lui l'occasion d'enfourcher un nouveau cheval de bataille: le combat en faveur des homosexuels.En 1969, La peau des zèbres, roman autobiographique, laisse transparaître son orientation sexuelle, qu'il confirme en 1973 dans Ma moitié d'orange, vendu à 50 000 exemplaires. Il fréquente diverses associations homosexuelles militantes, dans lesquelles il exprime ses revendications. Jean-Louis Bory continue à publier des essais sur les romans populaires et publie son dernier livre, Le pied, en 1977. Grand succès littéraire, il n'hésite pas à y égratigner Simone de Beauvoir et Michel Foucault. Victime d'une grave dépression en 1977 dont il ne se remettra jamais vraiment, il se suicide à Méréville, dans sa propriété, dans la nuit du 11 au 12 juin 1979.

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