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Le délit de faciès est un sujet que Baroux ne prend pas du tout à la légère. L’Italien est ainsi globalement plus dramatique que drôle. En témoignent ce débat contradictoire opposant Mourad à sa soeur, laquelle évoque le mérite comme vecteur d’intégration, ou les discussions
pleines de bon sens entre Mourad et son imam à propos du ramadan. On est toutefois loin des Dossiers de l’écran puisque Kad, à l’aise dans
tous les registres, n’oublie pas de faire rire quand les situations l’imposent. La séquence où il doit persuader sa fiancée de ne pas faire l’amour et celle où il doit éviter à tout prix de goûter au tiramisu chez ses futurs beaux-parents font partie des meilleurs moments de ce film
un peu bancal mais attachant.
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C'est par le jeûne, l'abstinence et la prière que Mourad retrouve son identité, et tous les gags que le scénario dispose autour de ce mouvement central ne suffisent pas à cacher cette dimension réflexive. Ces gags, qui opposent Mourad à un collègue sans scrupule, sous l'oeil bienveillant du patron, à moins qu'ils ne dépeignent la présentation du fiancé aux parents d'Hélène, sont assez bien tournés pour que L'Italien reste de bout en bout une comédie.
La quête identitaire de Mourad prend, dans la dernière partie du film, un tour amer, que le happy end obligatoire ne dissipe pas tout à fait. Mais au moins permet-elle au joli film d'Olivier Baroux de faire un saut à Alger, une ville qui, avec un bon manager, pourrait devenir une vedette du cinéma international. -
Beau retour du duo Kad et Olivier avec cette comédie tendre sur un sujet délicat abordé ici de façon simple et drôle : l’intégration. Kad Merad puise dans ses souvenirs d’enfance : Mohamed, son père, algérien, se faisait appeler Rémi. L’amitié et la complicité qui lient le réalisateur Olivier Baroux à son acteur crèvent l’écran à travers la justesse de l’interprétation des personnages. L’émotion succède aux rires : du tapis de prière caché dans un bureau aux secrets d’un père magnifiquement interprété par Sid Ahmed Agoumi, Dino Fabrizzi nous touche et nous en dit beaucoup sur notre mémoire collective.
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Cette situation de départ est le prétexte à plusieurs scènes cocasses où le tempérament comique de Kad Merad s’exprime à plein.
Mais au bout d’une vingtaine de minutes, on change de registre quand Dino, pressé par sa fiancée qui veut être présentée à ses parents, se retrouve dos au mur, incapable de mentir plus longtemps. D’autant que son père, Algérien qui vit à Marseille, tombe gravement malade et lui demande de faire le prochain ramadan à sa place… Place alors à un film plus dramatique, plus social, mais qui reste attachant et émouvant. -
La honte identitaire, sujet grave, est, ici, traitée avec légèreté. Pourtant, le film distille une émotion dès lors que Mourad redécouvre ses racines et une complicité filiale avec son père (Sid Ahmed Agoumi). Kad Merad (qui n'a pas été aussi bien depuis un bail) est dans son élément, lui qui, au début de sa carrière, avait failli se faire appeler François, mais avait finalement choisi de garder son vrai prénom, Kaddour, ne sacrifiant qu'une petite syllabe à son intégration.
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Pour sa troisième réalisation, Olivier Baroux délaisse la pure farce mais pas la comédie, qu'il agrémente d'une dimension sociale bienvenue en abordant le thème de la discrimination et de l'intégration. Une louable ambition parfois desservie par de menues maladresses.
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Dans la France de 2010 et dans certains milieux, est-il facile de porter un nom à consonance arabe? Olivier Baroux a choisi le rire pour réponse tout en balançant quelques vérités au passage. D’où vient l’impression que le réalisateur est resté à la surface des choses? Plus de profondeur dans le rire et l’émotion aurait été la bienvenue. Comme dans une comédie "à l’italienne".