Première
par Christophe Narbonne
D’abord, croire au postulat de départ, qui ressemble à s’y méprendre à du Levy/Musso. Obstacle quasiment insurmontable jusqu’au dernier tiers du film, qui parvient –un peu- à s’extraire du méli-mélo ambiant. Entre les deux, Sylvie Testud, dont c’est le premier film, échoue contre tous les écueils que son adaptation du bouquin d’origine tentait visiblement d’éviter : elle snobe la dimension fantastique du sujet mais, en contrepartie, se garde bien de rationaliser quoi que ce soit ; elle commence par adopter un ton presque burlesque alors que les enjeux du film sont à l’évidence dramatiques ; elle se concentre sur le couple au détriment des personnages périphériques (la maîtresse, l’amie d’enfance) qui auraient pu apporter une épaisseur supplémentaire. Juliette Binoche, lumineuse, s’emploie de son côté énergiquement pour faire vivre Marie face à un Mathieu Kassovitz, comment dire, absent.