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Auteur-réalisateur remarqué du bouleversant Félix et Meira (2015), le Québécois Maxime Giroux signe cette fois un film moins évident. Il y raconte, sous la forme d’un conte cruel, les mésaventures d’un imitateur de Charlie Chaplin qui fuit un conflit armé dont on ne saura rien. L’homme, déserteur, va se perdre dans l’Ouest américain où, dépouillé, puis fait prisonnier par une mystérieuse organisation, il va se confronter à « la grande noirceur » (le titre original) de l’âme humaine... Filmé au format carré, Le Déserteur évoque Le Fils de Saul et ses cadres serrés sur un héros victime de la folie des hommes. Si le résultat est formellement brillant, il pêche en revanche sur le plan du récit, succession de saynètes morbides aux dialogues assez simplistes et à l’interprétation forcée.