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Jasna a fui la Croatie pour trouver en Allemagne un bonheur impossible chez elle. Le premier long de Jure Pavlovic s’intéresse au retour de cette quadra désormais mariée et mère de deux enfants dans son pays natal pour venir au chevet de sa mère malade et acariâtre. La remontée à la surface de blessures trop longtemps tues afin de solder une fois pour toutes des comptes anciens ne fait très vite guère de doute. Ce déroulé paresseux de moments attendus est le point faible d’un film bien plus intéressant par sa mise en scène et son parti pris de suivre le récit en se concentrant sur Jasna. Celle- ci est toujours au cœur de l’image alors que sa mère est au bord du cadre ou le plus souvent floue, comme si Jasna n’osait jamais vraiment la regarder franchement ni l’affronter. Une sensation d’étouffement vous saisit alors pour ne plus vous lâcher jusqu’à une dernière ligne droite hélas convenue et déceptive