Pour Un Fils

Pour son premier long métrage, Alix de Maistre en fait trop et pas assez. Trop car, d’emblée, l’ado est présenté comme un individu dérangé, possiblement dangereux, et la mère comme une femme au bord de la folie. Pas assez car le film élude rapidement l’aspect clinique et malsain du sujet pour une banale étude de caractères au point de vue incertain, destinée à ne pas trop choquer le spectateur.

. Alix de Maistre filme les beaux et dangereux mensonges; ceux avec lesquels on s’arrange pour que la vie reparte le plus vite possible, ceux aussi qui font tomber. « Pour un fils » montre avec sensibilité les non-dits et les faux-semblants, l’éprouvant combat avec la douleur de ceux qui savent que ça n’arrive pas qu’aux autres.

Dans cette exploration de psychologies complexes, Olivier Gourmet (qui interprète le flic) tire son épingle du jeu. La cinéaste reste néanmoins assez loin de la maîtrise et de l'émotion distillées dans L'Echange de Clint Eastwood, qui traitait un sujet analogue.