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Avec Trois Enterrements (2005), Tommy Lee Jones s’était révélé en metteur en scène étonnamment doué, tant dans sa gestion du cadre et de l’espace que dans celle du rythme, dicté par une intrigue complexe à plusieurs niveaux de lecture. À l’instar d’un John Ford ou d’un Clint Eastwood, il se présentait d’emblée comme un Américain fier de ses racines et de ses héros imperturbables taillés dans le granit. Un patriote, mais également un témoin lucide de la violence et de la misère qui ont toujours accompagné la marche en avant d’une nation privilégiant les forts et les puissants, la Bible et le fusil. Ces préoccupations sont à nouveau au coeur de The Homesman, qui troque les intrigues à tiroirs de Guillermo Arriaga (scénariste de Trois Enterrements) pour un récit direct et épuré où l’homme (concept élargi au genre féminin, signe de la modernité du propos) est face à lui-même dans le plus strict dénuement matériel, spirituel et social. Ici, Jones s’interroge sur notre capacité de résistance et de transcendance face à des éléments férocement contraires, révélateurs de la nature profonde des personnages. Mary Bee Cuddy est-elle mue par une charité purement chrétienne ou par autre chose ? George Briggs est-il un simple mercenaire ou un être doué de compassion ? Perdus dans d’immenses paysages désertiques magnifiés par la photo cramée de Rodrigo Prieto, Mary, George et leurs brebis égarées accomplissent un périple initiatique emprunt de cruauté, dont le sens reste jusqu’au bout mystérieux et qui donne sa grandeur à cette épopée intimiste relevant du sacré et du tribal, voire du fantastique. À la fois drame pastoral (au début, on pense à Qu’elle était verte ma vallée), fable philosophique, western, survival, The Homesman, comme Trois Enterrements, est également un récit à grand spectacle avec son lot d’épisodes héroïques : une expulsion de squatter à l’explosif, une rencontre avec des Indiens flippants (Jones prend au passage le contre-pied de l’image politiquement correcte associée aux « natives » depuis cinquante ans), un raid vengeur dont la violence graphique rappelle celle de Peckinpah... Dans un rôle classique de taiseux bougon, le réalisateur-acteur confirme la maturité de son jeu, alliance de pudeur texane et de monolithisme « mitchumien ». Face à lui, Hilary Swank est d’ores et déjà en lice pour un troisième Oscar. Peu d’actrices aujourd’hui sauraient jouer un tel personnage bordeline (déterminée, frustrée, au bord de la folie) sans tomber dans l’excès. Elle est la raison d’être de ce film aussi passionnant qu’énigmatique.
Toutes les critiques de The Homesman
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le personnage semble écrit pour Tommy Lee Jones, aussi drôle qu’émouvant. Mais la performance de Hilary Swank en Mary Bee Cuddy, mélange d’obstination et de tristesse, est saisissante.
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Tommy Lee Jones. Une teigne, le garçon. Avec sa tête de lit défait, il donne plus envie de passer son chemin que de se poser là à parler cinéma. Et pourtant, que son film est beau, que sa vision nous épate et nous touche.
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Hilary Swank est d’une justesse absolue tandis que Tommy Lee Jones livre une version à la lisière du burlesque du personnage de vieux bourru qu’il tricote depuis tant d’années. Ce couple de cinéma improbable, mais pas moins talentueux offre une romance singulière, plein de non dits et d’émotions contenues qui prennent à la gorge.
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Rugosité des rapports hommes-femmes, brutalité de la vie dans les « territoires », déni du mental et des sentiments : The Homesman est une épopée de l’âme menée d’une main ferme par Tommy Lee Jones lui-même et l’épatante Hilary Swank.
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Ce deuxième film réalisé par Tommy Lee Jones convainc, pas tant au niveau de son image, léchée, propre, sans être trop lisse, que de sa thématique, puissante. La détermination d’Hilary Swank, femme de fer habitant l’Ouest seule et ne pliant pas face à lui, impressionne et émeut. Car elle ouvre sur des paradoxes, et sur une représentation de ce même Ouest pas si courante…
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Si le sujet peut sembler un peu rébarbatif, la force de jeu d’Hillary Swank et le talent d’acteur – ici également de metteur en scène – de Tommy Lee Jones, déjà remarquable dans Trois enterrements, font de ce film un drame puissant sur l’Ouest sauvage
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THE HOMESMAN est d’autant plus poignant que son réalisateur semble lui aussi déchiré entre la colère et la contrition. Il est de la responsabilité de tous de protéger ce qu’il y a de pur dans ce monde, voici ce qu’il dit.
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Un film de lecture classique, à la fois ample et sensible.
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La mise en scène est splendide, avec des actrices formidables dans trois rôles de folles, incapables de prononcer un mot, mais qui savent se faire entendre (Grace Gummer, Miranda Otto, Sonja Richter) ; une pionnière solitaire, forte et indépendante (Hilary Swank), ainsi qu'un Tommy Lee Jones variant sur une palette de tons constamment changeante. Le décor du Grand Hôtel bleu planté au milieu du désert est surréaliste, époustouflant, à l'image de ce film qui renoue avec un cinéma de genre dans le sens noble terme, distrayant, haletant et à la richesse thématique foisonnante.
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Ce deuxième film de Tommy Lee Jones en tant que réalisateur est un western houleux, anecdotique et tragique qui contient des moments inattendus mais à la narration un peu irrégulière.
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Tommy Lee Jones signe un film sensible, traversé d’images et de scènes magnifiques, guidé par cette femme agissant au mieux de sa conscience, dans un mélange presque désespéré de pragmatisme, de résolution et d’amour profond de son prochain.
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Véritable anti-western, le film, prenant, âpre, réhabilite le rôle des femmes à cette époque.
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“The Homesman” de Tommy Lee Jones est un western solide aux paysages puissants, dans la tradition de John Ford, malgré quelques clichés.
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Un western bien fabriqué qui respecte les codes du genre.
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Tommy Lee Jones confirme son talent derrière la caméra avec ce road-movie à cheval qui s’inscrit dans la tradition du cinéma du Grand Ouest américain. Grâce à une vraie intelligence du cadre, il
réussit à rendre la beauté et l’hostilité d’un paysage qui maltraite les pionniers pauvres venus le conquérir, et cale le rythme de son film sur celui de la caravane cahotante. Les relations explosives entre la célibataire au courage exemplaire (émouvante Hilary Swank) et le mercenaire bougon (on n’a jamais vu Tommy Jones aussi drôle) font oublier une narration un peu classique. -
Tommy Lee Jones est parfait dans son rôle de vieux cow-boy briscard, amoureux avant tout de sa liberté. Hilary Swank en femme forte, mais qui se heurte sans cesse au refus des hommes de l’épouser, confère à son personnage une dimension tragique.
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L’ombre de John Ford plane sur ce road-movie âpre et déroutant, mais illuminé par Hilary Swank.
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Un western dont il faut saluer la réalisation mais où les personnages auraient pu être mieux développés.
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Tommy Lee Jones, Continuant d'exploiter la veine du western, le vieux cow-boy s'est mis en tête de rendre hommage aux femmes, en critiquant les fondements machistes du genre. En dépeignant un monde où les hommes sont tellement misogynes que les femmes ont le choix entre se marier et devenir folles, ou rester seules et se tuer, il aboutit au résultat inverse.
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Un road-movie plutôt poussif, animé par un jeu convenu, entre séduction et détestation, des deux comédiens principaux.
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Un long-métrage qui ne restera que de genre, tant la puissance de ce dernier noiera l’originalité du propos développé autour de la condition féminine.