Une vieille femme monte dans un taxi. Elle doit traverser Paris pour rejoindre la maison de retraite, où elle va finir sa vie, mais en chemin, elle demande au chauffeur de passer par des lieux de son passé. Progressivement, elle recolle les morceaux de sa vie et ce voyage géographique et temporel va rapprocher la vieille dame et son conducteur.
Le film de taxi est un sous-genre du cinéma. Et de Taxi Blues à Taxi Téhéran en passant par Night on Earth, le rapport entre le client et le conducteur sont au cœur d’un nombre incalculable de films… Rien de bien neuf ici, donc, si ce n’est les flashbacks qui innervent le récit et racontent la vie contrariée, meurtrie, d’une femme depuis les années 40. Un peu compassées, très académiques, les scènes où l’on voit l’héroïne tomber amoureuse, se battre contre un mari violent ou une société misogyne et injuste, plombent un peu le fleuve de sa mémoire. Mais les séquences dans le taxi, les gros plans sur l’inoxydable Line Renaud, les plongées dans le bleu profond de ses yeux, le mélange d’insouciance et de détachement, de légèreté et de tristesse qui se dégage de son visage donnent une vraie puissance à cette histoire. Idole populaire, égérie branchée, icône gay, mythe républicain, monument national, Line trouve ici un rôle à la mesure de sa vie. Et face à elle, un peu comme le spectateur, Dany Boon se contente d’écouter. Ce qui en soit suffit à nourrir ce mélo vertueux.