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Breillat prend langue avec le texte littéraire. Quand elle s'attarde sur les commentaires des personnages seondaires, le film donne d'inquiétants signes de faiblesse. Et s'abîme dans une ironie de salon qui ne colle pas aux enjeux électriques de l'affaire. Le meilleur est donc niché ailleurs: dans les mots, maux et brûulures inhérents au couple que la cinéaste met en scène avec une énergie rageuse. Inégal, oui. Stimulant, oui aussi.
Toutes les critiques de Une vieille maîtresse
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Breillat a réussi un coup de maître, celui de développer dans un film en costumes et dans une langue très littéraire, celle de Barbey d'Aurevilly, ses thèmes fétiches sur la passion dévorante, l'affranchissement des femmes et la puissance du désir.
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Réputée pour son audacieuse exploration de la sexualité autant que pour sa capacité à capter l'émotion brute, la cinéaste surprend en jouant la carte romantique. Dans cette lutte entre un ange et un démon de la séduction, les blessures transpercent le silence, le désir déborde des costumes d'époque, mauis les étreintes sont filmées avec retenue et le badinage est lesté de gravité. La brûlante Asia Argento domine ce film pur et sombre où l'amour s'associe à la mort de l'âme mais où la puissance de sentiments trouve un écho dans tous les coeurs.
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Atypique Breillat qui signe ici son long-métrage le plus grand public sans doute. Un film d'époque servi par un texte magnifique et complexe, pour dire dans un français flamboyant la passion amoureuse d'un couple improbable. Sobre comme jamais, la mise en scène emprunte plus que d'habitude à la peinture. C'est d'une grande beauté plastique, les personnages débordent de fougue, mais dans un défaut de tension qui rend le récit inégal.
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Seulement, la réalisatrice semble piler sec devant des obstacles imprévus : cette langue du XIXe siècle, notamment, qu’elle s’est plu à respecter, mais que tous ses interprètes, hormis Michael Lonsdale, ont eu un mal fou à apprivoiser. La solennité des décors, des costumes, des mouvements de caméra, qui plus est, l’ont curieusement poussée vers un académisme dont on la croyait incapable, elle, l’insolente, la provocatrice. (...) Le pire de tout, peut-être, étant de filmer la pauvre marquise de Flers (Claude Sarraute), emmaillotée dans ses atours, posée sur une méridienne, telle une poupée de chiffon... Seul le mariage vaguement iconoclaste du couple modèle, surveillé par une Vellini très Marlene dans La Femme et le Pantin, de Sternberg, laisse deviner ce que le film voudrait être – et qu’il n’est pas : un conte flamboyant sur les désarrois de la passion…
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Cette année Catherine Breillat a rangé son kama sutra pour s’attaquer à Barbey d’Aurevilly. Le pauvre, il ne méritait pas ça. Seul Fuad Ait Atou, l’interprète de Ryno, personnage semi-autobiographique de l’œuvre littéraire, vient apporter sa candeur et sa pureté au film. Dommage qu’il n’ait que Roxane Mesquida et Claude Sarraute pour lui donner la réplique. À la limite Asia Argento pourrait sauver le navire du naufrage mais entre les mains de Catherine Breillat, qui lui en fait faire des tonnes, sa performance manque de naturel et demeure bien en deçà de ce qu’on pouvait espérer d’elle.