Date de sortie 2 août 2023
Durée 67 mn
Réalisé par Quentin Dupieux
Avec Raphaël Quenard , Pio Marmaï , Blanche Gardin
Scénariste(s) Quentin Dupieux
Année de production 2023
Pays de production France
Genre Comédie
Couleur Couleur

Synopsis

En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main...

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Critiques de Yannick

  1. Première
    par Thierry Chèze

    C’est en le dirigeant dans son précédent long métrage Fumer fait tousser, le temps d’un face à face avec Blanche Gardin, que Quentin Dupieux a eu l’idée et l’envie d’écrire pour Raphaël Quenard un film sur mesure. Un projet longtemps tenu secret, tourné en 6 jours, et dont on a appris l’existence, à peine quelques semaines avant sa sortie en salles. L’histoire d’un spectateur d’une pièce de boulevard, Le Cocu, qui, n’en pouvant pas plus de qu’il est en train de voir, décide de se lever, d’interpeller les comédiens et d’interrompre le spectacle pour prendre les choses en main. Inspiré par la faconde hors pair du comédien, Dupieux signe ici son film le plus dialogué depuis des lustres et a la bonne idée de lui laisser les clés du camion. Mis sous le feu des projecteurs grâce au génial Chiens de la casse mais tout aussi impressionnant juste avant ou depuis, dans Je verrai toujours vos visages, Cash et la semaine dernière dans Sur la branche, Quenard se montre à la hauteur du cadeau qui lui a été fait. Tant dans le monologue que dans les échanges avec ses partenaires (Pio Marmaï, Blanche Gardien, Sébastien Chassagne, les interprètes de la pièce, tous impeccables), la générosité domine son interprétation riche en nuances subtiles tant dans la comédie pure que dans un registre plus émotionnel.

    L’affiche gribouillée de Yannick donne un indice : celui d’un clin d’œil à celle de Trop belle pour toi de Bertrand Blier. Et l’ombre du cinéaste – dont Dupieux s’est toujours présenté comme un fervent admirateur – et plus précisément de son Buffet froid – plane sur ce Yannick, sans doute le plus convainquant des fims de Dupieux depuis Au poste ! en 2018. Et pourtant quand on a tant aimé ses premiers longs, Steak et Rubber, et qu’on souffre depuis des années à le voir se reposer sur ses lauriers dans des films aux idées toujours géniales, au casting toujours très fort, mais toujours si frustrants dans leur exécution, ce Yannick ne suffit à renverser la donne. Car aux mêmes causes, les mêmes effets. Pourquoi choisir la cible aussi facile que le théâtre de boulevard comme terrain de jeu ? Que veut- il raconter au fond derrière cette n-ième affrontement entre prolo et bourgeois ? Quelle singularité y apporte- t’il ? Pourquoi une fois encore, après une mise en place maîtrisée, paraît-il lui-même chercher comment il va pouvoir faire tenir tout cela dans un format de long métrage et encore plus comment conclure, si ce n’est pas par une pirouette ? Et, arrivé au terme de ses 69 minutes, force est d’avouer notre incapacité à fournir une réponse à toutes ces interrogations. Si ce n’est qu’au fond Yannick n’a pas d’autre but que de faire rire et qu’on projette sans doute à chaque fois trop sur Quentin Dupieux et son cinéma.

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