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L’affiche gribouillée de Yannick donne un indice : celui d’un clin d’œil à celle de Trop belle pour toi de Bertrand Blier. Et l’ombre du cinéaste – dont Dupieux s’est toujours présenté comme un fervent admirateur – et plus précisément de son Buffet froid – plane sur ce Yannick, sans doute le plus convainquant des fims de Dupieux depuis Au poste ! en 2018. Et pourtant quand on a tant aimé ses premiers longs, Steak et Rubber, et qu’on souffre depuis des années à le voir se reposer sur ses lauriers dans des films aux idées toujours géniales, au casting toujours très fort, mais toujours si frustrants dans leur exécution, ce Yannick ne suffit à renverser la donne. Car aux mêmes causes, les mêmes effets. Pourquoi choisir la cible aussi facile que le théâtre de boulevard comme terrain de jeu ? Que veut- il raconter au fond derrière cette n-ième affrontement entre prolo et bourgeois ? Quelle singularité y apporte- t’il ? Pourquoi une fois encore, après une mise en place maîtrisée, paraît-il lui-même chercher comment il va pouvoir faire tenir tout cela dans un format de long métrage et encore plus comment conclure, si ce n’est pas par une pirouette ? Et, arrivé au terme de ses 69 minutes, force est d’avouer notre incapacité à fournir une réponse à toutes ces interrogations. Si ce n’est qu’au fond Yannick n’a pas d’autre but que de faire rire et qu’on projette sans doute à chaque fois trop sur Quentin Dupieux et son cinéma.