Dean DeBlois clôt en beauté sa trilogie initiatique aux visions fulgurantes. Au point de l’imposer comme l’une des sagas animées majeures.
Dans Dragons (2010), le jeune Viking Harold et le petit Krokmou, en s’apprivoisant, remettaient en cause des siècles d’animosité entre humains et monstres cracheurs de feu. Quatre ans plus tard, Harold retrouvait sa mère et devenait chef d’une communauté mixte, avec le soutien actif de Krokmou, relégué au rôle de sidekick. Au tour de ce dernier d’occuper le haut de l’affiche dans cet ultime opus (en tout cas, pensé comme tel) qui voit le Furie Nocturne s’émanciper à son tour. La faute à une jolie semblable, une Furie Éclair (aussi blanche qu’il est noir) jetée dans ses pattes par le machiavélique Grimmel, qui a juré la perte des monstres volants. Et quoi de mieux que de cibler le mâle alpha, commandeur de la horde ? Dean DeBlois referme son grand livre consacré à l’enfance de ses chefs pas comme les autres et offre enfin à Krokmou des scènes dignes de sa mythologie naissante : une cour filmée comme un ballet (ahurissante séquence muette, qui témoigne des prouesses technologiques croissantes à l’oeuvre dans la saga), une course-poursuite aérienne d’une poésie folle, une plongée enivrante dans un monde féerique... Obsédé par la convergence des arcs narratifs de ses deux héros, DeBlois en oublie juste un peu le méchant, qui ne convertit pas toutes les promesses que son introduction laissait espérer. L’essentiel est cependant préservé : il s’incarne dans un dénouement parfaitement miyazakien où le présent et l’avenir font table rase d’un passé à jamais inscrit dans les coeurs.
Dragons 3, le monde caché, en salles le 6 février 2019.
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