Sur les brisées de James Wan, un huis clos dans une morgue entre Brian Cox, Emile Hirsch et un joli cadavre. Suffisamment efficace et chaloupé pour s’aventurer en salles, loin du ghetto "direct-to-video".
Alors qu’elle intervient dans un pavillon de banlieue où a eu lieu un massacre, la police d’un bled des Etats-Unis découvre, enterré à la cave, le cadavre d’une jeune femme, étonnamment bien conservé. Les flics emmènent immédiatement cette mystérieuse inconnue ("Jane Doe", comme on dit là-bas) à la morgue locale, où le médecin-légiste et son fils vont pouvoir l’étudier sous toutes les coutures.
Mais au cœur de la nuit, d’étranges phénomènes commencent à se manifester… Révélé en 2010 avec Troll Hunter, un found-footage en réalité assez passe-partout, le norvégien André Ovredal délivre aujourd’hui un opus autrement plus ambitieux et raffiné. Cherchant à retrouver le parfum rétro du James Wan de la saga Conjuring, il réussit à instaurer pendant la première heure de son film une excellente atmosphère de trouille, aidé par une caméra fureteuse qui quadrille parfaitement les corridors sombres de cet envoûtant crématorium vintage, et par l’alchimie entre Emile Hirsch et Brian Cox (qui incarnera Churchill en juin, mais a surtout l’air mûr pour un biopic sur les vieux jours de Marlon Brando).
Dommage que le film perde un peu de son intérêt au moment où les choses sérieuses commencent (pas de spoilers) et où l’on comprend que l’intrigue aurait mieux fonctionné dans un épisode d’anthologie télé horrifique. Ovredal parvient néanmoins à retomber sur ses pattes avec une coda ironique et glaçante. Entre found-footage et néo-classicisme, ce garçon se cherche manifestement encore. Mais pour l’heure, la morgue lui va très bien.
The Jane Doe Identity, en salles actuellement.
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