On n'avait plus vibré comme ça devant le drama zombifique de AMC depuis des lustres. A tel point qu'on a retrouvé l'envie de regarder la série, à nouveau.
Bravo Angela Kang. Sans aucun doute, elle mérite une médaille pour avoir réussi un exploit assez inespéré : redonner de l'intérêt à The Walking Dead ! Promue showrunner à la place de Scott Gimple, l'été dernier, la scénariste a tracé une saison 9 incroyablement riche, vibrante, terrifiante, comme aux plus grandes heures du show. Sans aucun doute la meilleure saison depuis des lustres (on dira depuis la saison 5, celle avec le Terminus, la mort de Beth et l'entrée en scène d'Alexandria).
The Walking Dead : les 5 réponses aux questions que vous vous posez après le final de la saison 9Car, oui, on avait vraiment envie de regarder Walking Dead, cette année. Chaque lundi, on avait hâte de voir la suite. On a suffisamment tapé sur la série ces dernières années pour reconnaître qu'elle a su, en quelques mois, se réinventer et gommer une bonne partie de ses défauts. Alors comment Angela Kang a-t-elle réussi à redonner vie aux zombies de AMC ? Qu'est-ce qui a changé depuis l'année dernière ? Attention spoilers !
La fin des Sauveurs et le départ de Rick
D'abord, la fin des Sauveurs. L'affrontement entre Rick Grimes (Andrew Lincoln) et Negan (Jeffrey Dean Morgan) était devenu passablement indigeste, parfois même ridicule, à base de dialogues surécrits à la plume, consistant à enchaîner les discours pompeux sur le thème : "faut-il tuer pour survivre ?". Épuisant. Autant dire que les fans ont massivement quitté le navire, lassés par une guéguerre délayée à l'infini sur près de 40 épisodes (!).
Durant la première partie de la saison 9, Kang a donc pris soin de faire table rase du passé. D'abord en effaçant ce qu'il restait des Sauveurs (merci Carol), puis en assurant admirablement la demande de départ d'Andrew Lincoln. D'aucun aurait pu voir dans l'envie de l'acteur britannique de quitter le show, la fin annoncée de la série. En fait, elle a été le point de départ du renouveau. Parce qu'au lieu de tuer tragiquement Rick Grimes, comme cela aurait certainement été fait l'an dernier ou l'année d'avant, la scénariste lui a offert une fuite en hélico épique, ouvrant ainsi de manière ostensible les horizons du drama. Une fuite qui permet d'imaginer tout un monde, en dehors de la Virginie, et qui ouvre au passage la porte à cette surprise improbable : le shérif sera de retour dans un (ou des) film Walking Dead.
Des scènes choc et des Whisperers maîtrisés
Tellement improbable, qu'on a du mal à croire que cela se concrétisera réellement un jour. En tout cas, maintenant qu'il est parti, la série peut à nouveau respirer, et repenser des personnages en trois dimensions. Ecrire ses dialogues comme des conversations plutôt que comme des discours. Prendre des distances avec les comics, tout en conservant la trame centrale.
En ce sens, l'introduction des Whisperers a été magistralement réalisée. Alpha est la méchante flippante que Negan aurait certainement dû être. Elle a terrorisé nos héros pendant toute la deuxième partie de la saison 9 avec rythme et angoisse. La mort inattendue de Jesus, à mi-parcours, a glacé le sang de tous les fans, annonçant la couleur pour la suite. La baston dantesque entre Daryl et Beta a également eu son petit effet. Et que dire de l'avant-dernier épisode, qui n'a pas hésité à planter les têtes de Tara, Enid et Henry au bout d'une pique ! Un choc des comics revisité de manière très intelligente par la série. A l'inverse des coups de batte de Negan, au début de la saison 7, trop violents, trop hard, trop trash, cette scène marquante de la saison 9 a surtout joué sur l'émotion. La douleur de la perte. Les larmes de Carol et Ezekiel, nous ont ainsi bien plus fait frémir que les hurlements de Maggie...
Le retour de l'espoir
Et puis cette année, au-delà des chocs, The Walking Dead a su rajouter un ingrédient qui manquait cruellement à sa mixture ces derniers temps : l'espoir. La série avait clairement oublié que ces gens ont besoin de raisons pour vivre, au-delà de la simple survie. Kang s'en ait souvenu et a recentré son récit sur la cohésion des communautés, la coopération, et plus seulement sur la volonté de s'en sortir. La grande foire, organisée au Royaume, a alors livré quelques uns des moments les plus heureux de toute l'histoire du show. Les petites amourettes de Rosita et Gabriel ou d'Enid et Alden, la paternité de ce bon vieux Jerry, l'affection de Daryl pour son chien ou l'amitié qui s'est développée entre nos vieux héros et la nouvelle bande des cinq, particulièrement rafraîchissante (avec une mention spéciale pour Luke, le musicien bonne patte) ont redonné à la série cette touche d'optimisme dont elle avait cruellement besoin. Et que dire de la relation attendrissante que Negan a noué avec l'adorable Judith, véritable coup de cœur de cette saison 9, avec son chapeau de shérif et le colt de papa ?
Clairement, il y a eu de quoi s'emballer et frissonner, cette année, dans The Walking Dead. Le drama a stoppé sa chute libre. Mais saura-t-il maintenant remonter ? La mission sera encore plus dure, pour Angela Kang, avec la saison 10. Car il s'agira de confirmer. Il faudra d'abord réussir à boucler assez rapidement l'histoire des Whisperers (pour ne pas répéter l'erreur commise avec les Sauveurs), puis rebondir avec d'autres idées, en attendant le Commonwealth, déjà en vue, à l'autre bout de la radio. On ne sait pas si les auteurs du drama sauront à nouveau ranimer la flamme des zombies. Mais une chose est sûre, pour la première fois depuis bien longtemps, on a envie d'y croire.
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