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Des gens de cinéma (une actrice éloignée des plateaux, un jeune réalisateur qui veut l’engager, un producteur venant mettre son grain de sel…) comme héros, des échanges où l’alcool coule régulièrement à flots… On est en terrain connu. Celui sur lequel Hong Sang- soo déploie depuis des années des films où l’art de la parole touche au sublime. Et le charme opère même en dépit du stakhanovisme du cinéaste (pas moins de 15 longs métrages en 10 ans, qui di mieux ?) qui finit au fil du temps par jouer contre lui et à banaliser son travail. Car la légèreté habituelle de son propos se trouve ici percutée par un tragique (cette comédienne malade qui se sait condamnée à terme) qui entraîne la comédie vers un ton caustique voire burlesque, inhabituel chez lui, le poussant à fendre l’armure comme rarement.