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Loin de la guerre, deux petits garçons japonais s’évadent dans la Voie lactée à bord d’un train magique. Cette vision féerique jalonne L’Île de Giovanni, un film d’animation par ailleurs très sombre. Comme les merveilleux insectes phosphorescents qui constellaient la nuit du Tombeau des lucioles, d’Isao Takahata, l’imaginaire déleste le récit de sa pesanteur historique. La violence de l’occupation soviétique est ici perçue à travers les yeux d’un enfant de 10 ans qui, d’abord effrayé, va se familiariser avec l’ennemi en tombant sous le charme d’une fillette russe. Directeur de l’animation pour Mamoru Oshii dans Ghost in the Shell, notamment, Mizuho Nishikubo traduit ce télescopage d’émotions contradictoires avec une justesse souvent bouleversante. Visuellement, il superpose les traits simples et naïfs (virant parfois au cartoon) des personnages enfantins sur des décors plus lyriques et ouvragés, inspirés d’estampes sur bois aux coups de pinceaux apparents. Ce choc des textures résonne avec le choc des cultures de manière acoustique. À travers la sonorité mêlée des langues mais aussi grâce à la musique, le film cherche l’harmonie rompue par le chaos. Un équilibre fragile trouvé lors d’une extraordinaire séquence durant laquelle la cacophonie des airs russes et japonais chantés simultanément par les écoliers de l’île laisse place à la polyphonie : improbable et miraculeux dialogue.
Toutes les critiques de L'Île de Giovanni
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une émotion rare affleure de ce conte qui voyage dans le temps et l’espace pour nous faire lire une page d’histoire par les yeux de gamins victimes d’un conflit qui les dépasse. Embarquer sur L’Ile de Giovanni est fort recommandé.
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Capable de conjurer un pan de l’histoire un peu oublié de la Seconde Guerre mondiale, L’Île de Giovanni déjoue les pronostics et s’avère mature, intense et bouleversant.
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Un récit émouvant sur une page méconnue de l'histoire japonaise
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Un réalisme quasi documentaire et quelques embardées cosmiques à bord d’un train fantasmatique : la conquête des Kouriles vue par le jeune héros de Mizuho Nishikubo.
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A la fois récit d'enfance et chronique historique, ce film émouvant, réalisé par le Japonais Mizuho Nishikubo, raconte l'occupation soviétique de l'archipel des Kouriles
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Un dessin animé délicat, qui excelle dans le registre intime, mais convainc moins lorsqu'il tourne au mélo historique.
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Une épopée aux apparences d'abord guillerettes, pour et avec des bambins, aux images plutôt "kawaï", qui s'avère également une déchirante histoire de séparation et de mort. Une superbe lecçon de vie.
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L’animation japonaise n’en finit plus d’étonner. L’île de Giovanni réussit l’exploit de nous apprendre (beaucoup) sur un pan entier et méconnu de l’histoire japonaise, nous émouvoir avec une histoire à hauteur d’enfant et nous émerveiller avec une animation riche et variée. A découvrir absolument.