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C’est toujours une bonne chose de voir les films d’Ozu ressortir en salles. Mais quand il s’agit d’un inédit issu d’une de ses périodes les moins connues, c’est encore mieux. Carlotta a la bonne idée de distribuer pour la première fois Le Fils unique, premier film parlant du cinéaste, drame social aux accents néoréalistes et surtout bouleversant chef-d’œuvre méconnu.
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Magie du cinéma : au-delà de son propos, intemporel, ce long métrage japonais de 77 ans d’âge résonne étrangement dans nos sociétés contemporaines, entre exodes forcément brutaux vers les mégalopoles et entraves à l’ascension sociale par la connaissance et le diplôme.
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Par sa manière plastique d’élever ses personnages (graphisme absolu), Ozu tire lui aussi de la matière informe des malheurs humains une fresque haute et claire, de la tourbe une ligne mélodique si haute qu’elle brise les cœurs.
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Le Fils unique est magnifiquement conforme à tout ce que l’on connaît du cinéma du maître, toute son œuvre pouvant pratiquement former un film continu, une saga, avec ses effets de troupe, ses thèmes inoxydables et ses personnages récurrents. Cet inédit précieux nous fait ainsi renouer avec ces fameux plans à hauteur de tatami, cadrés par ces panneaux coulissants qui tracent les volumes de l’habitat japonais. Des plans si proches qu’on a parfois l’impression d’une miniature, une maquette réduite que le géant Ozu agence comme une maison de poupées et qu’il pourrait pulvériser du poing.
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Le premier film parlant du grand maître japonais restait inédit en France. Dans les années 1920, une modeste ouvrière se sacrifie pour son jeune fils. Mais, quinze ans après, l'ex-bon élève a renoncé à toute ambition. Une chronique familiale typique du style Ozu, donc bouleversante.
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"Offline" est une œuvre perturbante et déconcertante, qui nous entraîne dans les brumes d'une personnalité complexe : celle d'un héros meurtri, égaré dans une Flandre douce et grise.
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Les liens unissant un fils unique à sa mère ont rarement été décrits d'une touche aussi délicate...