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S’engouffrant dans la brèche ouverte par James Cameron, Robert Zemeckis, les frères Wachowski, voire David Fincher, Spielberg s’empare de sa caméra virtuelle pour repenser de fond en comble les bases du storytelling à l’ancienne. Les plus beaux moments de son Tintin se situent par là, dans cette manière d’oser des transitions impossibles pour imprimer au récit un dynamisme pétaradant, de réinventer la rythmique binaire du montage alterné pour lui infuser plus de nuances (attention les yeux sur la séquence de flash-back), de penser chaque scène sous le seul angle du morceau bravoure et de mettre à mal l’idée reçue selon laquelle un film se doit de ménager son spectateur avec des moments de flottement, plus communément appelés « respirations ». La bonne blague. Alors ça va vite, très vite, trop vite pour qu’on ait vraiment le temps de tout goûter. Mais suffisamment pour qu’on ait l’envie que le tempo ne baisse jamais. Restons calme. Du post-cinéma, du sur-cinéma, oui, partout, tous le temps. Mais aussi, lâchons les gros mots, un vrai film d’auteur. Tout est là, à peu près en ordre : la furia destructrice de 1941, les poussées de fièvre fulgurantes du Temple Maudit, les vignettes expressionnistes du Monde Perdu, un générique à la Arrête-moi si tu peux, un clin d’œil tordant aux Dents de la mer… On tombera aussi, inévitablement, sur une refonte - admirable - de Hook, dès lors que l’aventure mettra le cap sur le versant swashbuckler (ou film de pirates). On prend ça pour une piste : comme s’il fallait se venger d’un échec toujours pas digéré, comme si l’on nous glissait en douce que le cinéma d’hier était trop restrictif pour imprimer la toute-puissance de l’imaginaire spielbergien. L’intuition à chaud : on n’est pas forcément sûr de tenir ici le chef d’œuvre de son auteur, mais on se retrouve clairement face à l’expression la plus limpide, la plus évidente, de son cinéma. Parce que la plus libre, jusqu’à présent.
Reste le travail d’adaptation. Là encore, on ne voudrait surtout pas faire en trop, mais sachez qu’il laisse franchement bouche bée, faisant s’entrechoquer trois albums clés de la mythologie avec une fluidité et une liberté de ton sidérantes. Seul hic, les Dupondt, étrangement sous-exploités, jamais très amusants, font un peu pâle figure à l’arrivée, tandis que le charisme phénoménal du Haddock d'Andy Serkis rafle absolument tous les suffrages -
Contrairement à tous ses collègues cinéastes voyant approcher l’heure du bilan, Spielberg a toujours résisté à la tentation du film-somme. Trop occupé à explorer de nouveaux territoires, trop pressé d’ajouter, encore et encore, un nouveau titre à sa filmo. Un film-somme, il vient pourtant d’en signer un, et du genre sidérant, avec Les Aventures de Tintin – Le Secret de la Licorne. Pas étonnant que ce soit en adaptant Hergé que Spielby parvienne à ce climax, le reporter à houppette étant depuis trente ans la plus séduisante Arlésienne de son œuvre. Pas étonnant non plus que cette idée du "film-somme spielbergien" ne s’incarne pas en un chef-d’œuvre cadenassé, muséal et étouffant, mais plutôt en un roller-coaster explosif, dingo, pétaradant. Bourré d’échos des hits passés (Les Aventuriers de l’arche perdue, Arrête-moi si tu peux, Les Dents de la Mer, tous convoqués comme à la parade), parcouru très logiquement par le motif du reflet (des vitres, du verre, des miroirs, partout, tout le temps), Tintin est, d’abord, une hypothèse de divertissement total, terrassante d’inventivité formelle, presque monstrueuse à force de virtuosité. Un nouveau standard : le premier classique instantané du cinéma post-Avatar. Un rêve de gosse, aussi : Indiana Jones définitivement affranchi des lois de la gravité.
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S’engouffrant dans la brèche ouverte par James Cameron, Robert Zemeckis, les frères Wachowski, voire David Fincher, Spielberg s’empare de sa caméra virtuelle pour repenser de fond en comble les bases du storytelling à l’ancienne. Les plus beaux moments de son Tintin se situent par là, dans cette manière d’oser des transitions impossibles pour imprimer au récit un dynamisme pétaradant, de réinventer la rythmique binaire du montage alterné pour lui infuser plus de nuances (attention les yeux sur la séquence de flash-back), de penser chaque scène sous le seul angle du morceau bravoure et de mettre à mal l’idée reçue selon laquelle un film se doit de ménager son spectateur avec des moments de flottement, plus communément appelés « respirations ». La bonne blague. Alors ça va vite, très vite, trop vite pour qu’on ait vraiment le temps de tout goûter. Mais suffisamment pour qu’on ait l’envie que le tempo ne baisse jamais. Restons calme. Du post-cinéma, du sur-cinéma, oui, partout, tous le temps. Mais aussi, lâchons les gros mots, un vrai film d’auteur. Tout est là, à peu près en ordre : la furia destructrice de 1941, les poussées de fièvre fulgurantes du Temple Maudit, les vignettes expressionnistes du Monde Perdu, un générique à la Arrête-moi si tu peux, un clin d’œil tordant aux Dents de la mer… On tombera aussi, inévitablement, sur une refonte - admirable - de Hook, dès lors que l’aventure mettra le cap sur le versant swashbuckler (ou film de pirates). On prend ça pour une piste : comme s’il fallait se venger d’un échec toujours pas digéré, comme si l’on nous glissait en douce que le cinéma d’hier était trop restrictif pour imprimer la toute-puissance de l’imaginaire spielbergien. L’intuition à chaud : on n’est pas forcément sûr de tenir ici le chef d’œuvre de son auteur, mais on se retrouve clairement face à l’expression la plus limpide, la plus évidente, de son cinéma. Parce que la plus libre, jusqu’à présent.
Reste le travail d’adaptation. Là encore, on ne voudrait surtout pas faire en trop, mais sachez qu’il laisse franchement bouche bée, faisant s’entrechoquer trois albums clés de la mythologie avec une fluidité et une liberté de ton sidérantes. Seul hic, les Dupondt, étrangement sous-exploités, jamais très amusants, font un peu pâle figure à l’arrivée, tandis que le charisme phénoménal du Haddock d'Andy Serkis rafle absolument tous les suffrages -
(...) avec Jamie Bell, dont les mouvements ont été enregistrés en performance capture, Tintin vit et bouge sans trahir son modèle de papier. Milou est très bien aussi, les Dupondt un peu moins, et
l’exposition entre très vite dans le vif du sujet. Un marché aux puces est l’occasion de rendre un hommage à la BD en citant les principaux personnages des albums dont s’inspire le film (Le secret de la licorne, Le trésor de Rackham le rouge et Le crabe aux pinces d’or), jusqu’à Hergé qui apparaît comme un dessinateur de rues. La multiplication des miroirs invite avec insistance à regarder dans le passé et faire le lien avec les héritages respectifs des trois auteurs. Parce que Tintin a beau être signé Spielberg, c’est véritablement un film hybride, une somme, la fusion de trois univers très proches qui ne demandaient qu’à être unis. (...) Sans trop dévoiler ce qui se passe, Spielberg profite à mort des possibilités de l’image de synthèse pour représenter des choses impossibles en prises de vues réelles. Parfois ça marche terriblement bien (l’arme secrète), d’autres moins. Lorsque Tintin (dans une réplique de la descente en wagons du Temple maudit) grimpe aux murs avec sa moto et se suspend aux fils électriques pour poursuivre un faucon, on a du mal à suivre. La chute du gorille géant et des dinosaures dans King Kong fonctionnait, parce qu’il y avait un sens de la gravité qui ancrait la scène, assurant aux personnages une dimension, un poids, et finalement une réalité. Dans Tintin (comme ailleurs), cette réalité est remise en question dès que les personnages s’affranchissent des lois de la pesanteur. La vielle loi de la « suspension of disbelief » en prend un coup. Question d’équilibre. Mais on ne va pas reprocher à Spielberg d’avoir voulu pousser le bouchon. Le résultat est quand même euphorisant, un concentré d’aventure venue de Belgique, d’Amérique, et de Nouvelle Zélande. Ici, on attend la suite. -
(...) avec Jamie Bell, dont les mouvements ont été enregistrés en performance capture, Tintin vit et bouge sans trahir son modèle de papier. Milou est très bien aussi, les Dupondt un peu moins, et
l’exposition entre très vite dans le vif du sujet. Un marché aux puces est l’occasion de rendre un hommage à la BD en citant les principaux personnages des albums dont s’inspire le film (Le secret de la licorne, Le trésor de Rackham le rouge et Le crabe aux pinces d’or), jusqu’à Hergé qui apparaît comme un dessinateur de rues. La multiplication des miroirs invite avec insistance à regarder dans le passé et faire le lien avec les héritages respectifs des trois auteurs. Parce que Tintin a beau être signé Spielberg, c’est véritablement un film hybride, une somme, la fusion de trois univers très proches qui ne demandaient qu’à être unis. (...) Sans trop dévoiler ce qui se passe, Spielberg profite à mort des possibilités de l’image de synthèse pour représenter des choses impossibles en prises de vues réelles. Parfois ça marche terriblement bien (l’arme secrète), d’autres moins. Lorsque Tintin (dans une réplique de la descente en wagons du Temple maudit) grimpe aux murs avec sa moto et se suspend aux fils électriques pour poursuivre un faucon, on a du mal à suivre. La chute du gorille géant et des dinosaures dans King Kong fonctionnait, parce qu’il y avait un sens de la gravité qui ancrait la scène, assurant aux personnages une dimension, un poids, et finalement une réalité. Dans Tintin (comme ailleurs), cette réalité est remise en question dès que les personnages s’affranchissent des lois de la pesanteur. La vielle loi de la « suspension of disbelief » en prend un coup. Question d’équilibre. Mais on ne va pas reprocher à Spielberg d’avoir voulu pousser le bouchon. Le résultat est quand même euphorisant, un concentré d’aventure venue de Belgique, d’Amérique, et de Nouvelle Zélande. Ici, on attend la suite.
Toutes les critiques de Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Eric Vernay
Depuis des années, Steven Spielberg rêvait de porter la BD de Hergé au cinéma. C'est chose faite avec Les aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne : avec ce premier film en performance-capture, produit par Peter Jackson, le réalisateur d'E.T. change la ligne claire en image de synthèse pour livrer un fascinant voyage, expérimental, presque abstrait, aux quatre coins du globe.
Clarté, mouvement : tels sont les maîtres mots des aventures de Tintin, imaginées par le dessinateur belge Hergé à la fin des années 1920. On pourrait ajouter « enfance », tant le jeune reporter du 26, rue de Labrador, physiquement juvénile, semble porté par une curiosité totale, une soif de connaissance propre à l'âge tendre. L'attirance de Steven Spielberg pour l'univers de Hergé paraît logique, sa filmographie, de E.T. à A.I., témoignant elle aussi d'une forte sensibilité à l'enfance. Quant à la clarté et au mouvement, ce sont les moteurs de ses plus grands succès, notamment la série des Indiana jones. Hergé et Spielberg partagent en effet la même volonté de raconter une histoire alambiquée de manière très graphique, avec une apparente simplicité. Les deux hommes n'ont jamais pu se rencontrer, Hergé, pourtant décidé à confier son personnage à houppette au cinéaste américain, décédant peu avant leur rendez-vous en 1983. La rencontre entre les deux grands conteurs « mainstream » (vendus à plus de 250 millions d'exemplaires, les albums de Tintin sont traduits en une centaine de langues) s'opère donc là, trente ans après, en performance capture et en 3D. (...) Etourdissant.
Contrairement à tous ses collègues cinéastes voyant approcher l’heure du bilan, Spielberg a toujours résisté à la tentation du film-somme. Trop occupé à explorer de nouveaux territoires, trop pressé d’ajouter, encore et encore, un nouveau titre à sa filmo. Un film-somme, il vient pourtant d’en signer un, et du genre sidérant, avec Les Aventures de Tintin – Le Secret de la Licorne. Pas étonnant que ce soit en adaptant Hergé que Spielby parvienne à ce climax, le reporter à houppette étant depuis trente ans la plus séduisante Arlésienne de son œuvre. Pas étonnant non plus que cette idée du "film-somme spielbergien" ne s’incarne pas en un chef-d’œuvre cadenassé, muséal et étouffant, mais plutôt en un roller-coaster explosif, dingo, pétaradant. Bourré d’échos des hits passés (Les Aventuriers de l’arche perdue, Arrête-moi si tu peux, Les Dents de la Mer, tous convoqués comme à la parade), parcouru très logiquement par le motif du reflet (des vitres, du verre, des miroirs, partout, tout le temps), Tintin est, d’abord, une hypothèse de divertissement total, terrassante d’inventivité formelle, presque monstrueuse à force de virtuosité. Un nouveau standard : le premier classique instantané du cinéma post-Avatar. Un rêve de gosse, aussi : Indiana Jones définitivement affranchi des lois de la gravité.
Le résultat est 100% bluffant. Par-delà la virtuosité, sa mise en scène grisante allie l'humour au souffle épique, comme dans les meilleurs Indiana Jones. Tintin n'attendait que Spielberg pour crever l'écran. Hergé ne s'est pas trompé lorsqu'il lui a transmis le flambeau.
Le réalisateur des Dents de la mer nous avait habitués à une cadence de production plus soutenue. Pas une réalisation depuis Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, en 2008. Ce Tintin s’inscrit dans la même veine, déterminé à en mettre plein la vue au public familial qui profitera des vacances pour se régaler. Il y a de quoi : chaque morceau de bravoure a été monté au minimum, pour ajouter à l’agilité de la caméra la prouesse de la longueur des plans.
Quelques séquences inventées de toutes pièces par le trio de scénaristes britanniques (Steven Moffat, Edgar Wright et Joe Cornish) pourront-elles décevoir ? Cela n’empêchera pas de se graver dans les mémoires une époustouflante partie de Tetris humain, jouée par l’équipage de marins endormis sur leur couchette dans la soute d’un paquebot qui tangue. Voilà un grand moment de cinéma ! Voilà un grand moment d’absurde !
Comme Les Trois Mousquetaires, Tintin est devenu une vraie star d’Hollywood, un peu dépossédé de son charme européen, de son authenticité, de sa patine, bref, du goût de notre enfance. Mais même si « Sapristi ! » se dit « Great snake ! » en anglais, son fidèle Milou lui est toujours aussi fidèle, les Dupondt sont toujours aussi maladroits (je dirais même plus... ils sont maladroits !) et le capitaine Haddock étanche toujours sa soif au whisky, mille sabords !
Adapter un album d'Hergé est un pari fou... Spielberg et ses scénaristes en ont choisi trois ! (…) La confrontation est souvent très drôle, avec un second degré qui ne fera pas rougir les puristes.
Adapter un album d'Hergé est un pari fou... Spielberg et ses scénaristes en ont choisi trois ! (…) La confrontation est souvent très drôle, avec un second degré qui ne fera pas rougir les puristes.
Une utilisation intelligente du relief plonge le spectateur au cœur de trois livres (…) la magie opère rapidement.
Une utilisation intelligente du relief plonge le spectateur au cœur de trois livres (…) la magie opère rapidement.
Disons-le clairement : Steven Spielberg et Jackson ont réussi le tour de force de ne pas trahir l'esprit Tintin. Empreint d'action, d'humour et de suspense, le film est aussi virevoltant que virtuose.
Disons-le clairement : Steven Spielberg et Jackson ont réussi le tour de force de ne pas trahir l'esprit Tintin. Empreint d'action, d'humour et de suspense, le film est aussi virevoltant que virtuose.
(…) dans ce film d'action sans temps mort, qui perd tantôt la forme d'un bateau ivre (…) tantôt celle d'un super grand 8 (…), tantôt enfin celle d'un formidable jeu de piste dont la clé n'est autre que la révolution optique en cours, dont le cinéaste, rarement aussi expérimental, prend acte.
(…) dans ce film d'action sans temps mort, qui perd tantôt la forme d'un bateau ivre (…) tantôt celle d'un super grand 8 (…), tantôt enfin celle d'un formidable jeu de piste dont la clé n'est autre que la révolution optique en cours, dont le cinéaste, rarement aussi expérimental, prend acte.
La virtuosité de sa mise en scène fonctionne presque pour elle-même sans que, paradoxalement, cela paraisse sec ou désincarné, tant la beauté plastique du film est profondément investie par le cinéaste.
La virtuosité de sa mise en scène fonctionne presque pour elle-même sans que, paradoxalement, cela paraisse sec ou désincarné, tant la beauté plastique du film est profondément investie par le cinéaste.
Sous ce vacarme, il n'y a rien : ni nostalgie pour un univers qui reste parfaitement étranger au metteur en scène (...) ni envie d'emmener un héros inconnu dans un autre univers."
Sous ce vacarme, il n'y a rien : ni nostalgie pour un univers qui reste parfaitement étranger au metteur en scène (...) ni envie d'emmener un héros inconnu dans un autre univers."
Un grand spectacle convaincant, surtout quand les comédiens affleurent sous l'image de synthèse.
Un grand spectacle convaincant, surtout quand les comédiens affleurent sous l'image de synthèse.
(…) le scénario, adapté, à des degrés différents, du "Secret de la Licorne", du "Trésor de Rackham le Rouge" et du "Crabe aux pinces d'or" est une belle réussite respectueuse, mêlant intelligemment les trois albums. (…) le générique final clôt un truc pas désagréable mais qui s'oublie vite.
(…) le scénario, adapté, à des degrés différents, du "Secret de la Licorne", du "Trésor de Rackham le Rouge" et du "Crabe aux pinces d'or" est une belle réussite respectueuse, mêlant intelligemment les trois albums. (…) le générique final clôt un truc pas désagréable mais qui s'oublie vite.
Ce "Tintin" pourrait se résumer à une interminable course-poursuite sur terre, dans le désert, sur route, dans les rues, dans les airs et sur mer, avec une frénésie hystérique, le tout surligné par une bande-son qui vous prend la tête. (…) I must say that l'anglais ne convient pas du tout à Tintin, pardon "Tine tine", ni aux pauvres Dupondt transformés en Thomson et Thompson.
Ce "Tintin" pourrait se résumer à une interminable course-poursuite sur terre, dans le désert, sur route, dans les rues, dans les airs et sur mer, avec une frénésie hystérique, le tout surligné par une bande-son qui vous prend la tête. (…) I must say that l'anglais ne convient pas du tout à Tintin, pardon "Tine tine", ni aux pauvres Dupondt transformés en Thomson et Thompson.