Première
par Christophe Narbonne
Quiconque a des enfants connaît la série Oggy et les cafards, qui met aux prises un chat bleu un peu idiot et trois horribles blattes au rire sardonique. Entièrement muette, cette série rendant hommage aux Looney Tunes est représentative du succès français en matière de programmes animés à destination du marché international. Pour le passage au grand écran, Olivier Jean-Marie, son principal artisan, a eu la bonne idée de projeter les personnages (auxquels il faut ajouter Jack, le cousin d’Oggy ; Olivia, l’amoureuse de Jack ; et Bob, le bouledogue agressif) dans quatre époques différentes : la préhistoire, le Moyen Âge, l’Angleterre victorienne et le futur. Film d’aventures, romcom en costumes, polar, science-fiction... Ce renouvellement des périodes et des genres permet à chaque fois de relancer la machine, qui a tendance à tousser un peu sur le plan des gags et du rythme. Moins écrasantes que bon enfant, les références, assumées, sont légion. On pense tantôt à Spielberg (la course en chariot du début fait écho à Indiana Jones et le temple maudit), tantôt à Miyazaki (le côté serial naïf et burlesque du Château de Cagliostro), tantôt aux productions Aardman (le style old England de la partie britannique). Sur le plan artistique,
enfin, Oggy et les cafards – Le Film est une franche réussite : le travail sur le son est remarquable, le trait incisif, les couleurs chatoyantes, l’animation fluide et l’introduction finale de la 3D très convaincante. Bref, ne cherchez plus le film familial du 15 août.