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En offrant (et de quelle manière !) à Alexandra Lamy la possibilité de se débarrasser de l’image comique qui lui colle à la peau depuis Un gars, une fille, Ozon en donne une nouvelle preuve. Car il fallait une sacrée intuition pour aller chercher chez cette comédienne légère de sitcoms télé ce naturel, ce dépouillement, ce côté terrien, populaire qu’un Ken Loach, par exemple, repère chez des inconnues. D’ailleurs, c’est à ce cinéma réaliste et social que fait penser le début de Ricky C’est là que tout bascule, que le film vire au fantastique (ou plutôt que le fantastique vient parasiter le réel) et devient une stupéfiante parabole sur la différence, la maternité, le couple, et plein d’autres choses aussi essentielles. Si Ricky est un drôle de film, avec son bébé bizarre dont on ne sait s’il doit nous faire rire ou pleurer, ce n’est pas parce qu’il ne ressemble à rien de connu chez son auteur mais bien parce que tous les films d’Ozon ont en commun cette étrangeté qui fait leur formidable intérêt.
Toutes les critiques de Ricky
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Voilà un film qui ne ressemble à aucun autre. Surprenant, original, déroutant. Entre récit sociale au début, façon Ken Loach, et comédie fantastique ensuite, le cinéaste s'amuse des étiquettes et renverse les codes pour mieux bousculer son public.
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Le scénario glisse vers le fantastique, mais la mise en scène reste ancrée dans le réalisme du quotidien, avec des effets spéciaux centrés sur le corps, façon Cronenberg. Et dès que l'intrigue menace de prendre une tournure trop extraordinaire, ou trop tragique, Ozon ose d'étonnantes parenthèses comiques.
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(...) Ozon ose le mélange des genres et son délire fonctionne (...) Déroutant et gonflé.
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Tout le talent de François Ozon est de ne jamais choisir entre le merveilleux et l'angoisse qu'il distille. Sa limite tient à son pitch : la tension peut-elle être maintenue une fois qu'on a vu le bébé voler ?
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Le film poétise le cordon ombilical, confond le bambin avec une phalène, un être surgi d'un monde magique, parallèle, déboussolant. Clé et morale de cette histoire, la réflexion éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre d'un cinéaste qui s'était appliqué à apparaître comme un subversif.
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François Ozon accumule les promesses sans en tenir aucune. Au lieu de s'éclairer et de se nourrir les unes les autres, ses propositions se superposent et s'anéantissent. S'agit-il d'une histoire d'amour ? D'un éloge de la différence ? D'un conte sur la famille ? Au prétexte de préserver la liberté d'interprétation de chacun, François Ozon nous laisse perdus, frustrés, étrangers à cette histoire trop impénétrable pour émouvoir.