Un coin enneigé du Japon, un garçonnet qui ne voit jamais son père (ce dernier, poissonnier, part aux aurores et revient quand son fils dort) décide un jour de faire l'école buissonnière pour lui apporter un dessin. A partir de cette idée toute simple, le tandem Manivel-Igarashi brode un film d’errance à hauteur d’enfant, héritier du Petit Fugitif et des Quatre cent coups. C'est très minimaliste : absence de dialogue, plans fixes, intrigue épurée au maximum. Le temps se dilate, parait parfois un peu long. Mais, pour peu qu’on accepte ce rythme, s’offre alors à nous une micro-odyssée stimulante, sensitive, truffée d’astuces de mise en scène (flashback intégré au récit, ellipses visuelles et sonores pour tenir le pari du zéro mot audible pendant 1h18), à la fois cocasse et mélancolique.