Reprises 2018
Les Films du Camélia/La Rabbia/Carlotta

Notre best-of cinéphile de juillet-août, avec des chefs-d’œuvre, des raretés, William Shatner et des nudistes.

Au cinéma, en été, il y a des blockbusters, une poignée de films cannois qui préfèrent éviter l'embouteillage de la rentrée, et plein de vieux films venus s'offrir un petit bain de jouvence en salles, dans de jolies copies restaurées. De quoi se goinfrer. Voici notre sélection des événements rétro incontournables des prochaines semaines. 

JSA (Joint Security Area)
La Rabbia

JSA – Joint Security Area (Park Chan-wook, 2000)
C’était avant le Grand Prix du Jury cannois et la reconnaissance internationale de Park Chan-wook. En 2000, le futur réalisateur de Old Boy signait ce thriller politique racontant une enquête sur une fusillade ayant eu lieu à la frontière entre les deux Corée (la “Zone Commune de Sécurité” du titre). Gros succès dans son pays d’origine à l’époque, jamais sorti en salles chez nous, le film bénéficie aujourd’hui d’une actu internationale hystérisée par Donald Trump et Kim Jong-un. Mais révèle surtout un jeune cinéaste en pleine possession de ses moyens : JSA est l’un des meilleurs PCW.  
Actuellement en salles.

Suspiria Argento
Les Films du Camélia

Six films de Dario Argento
Alors que l’autobiographie de Dario Argento, Peur, vient de sortir en France (aux biens nommées éditions Rouge Profond) et que Yann Gonzalez rend un hommage appuyé au giallo dans Un Couteau dans le cœur, c’est le moment idéal pour se délecter sur grand écran de quelques restaurations 4K du génie italien : ses premiers coups d’éclat (L’Oiseau au plumage de cristal, Le Chat à neuf queues), une poignée de chefs-d’œuvre en guise de climax (Les Frissons de l’Angoisse, Suspiria, Phenomena) et le film qui marque le début de son déclin (Opera). Largement de quoi patienter jusqu’à la sortie du remake de Suspiria par Luca “Call me by your name” Guadagnino, attendu pour novembre.
Actuellement en salles.

La Ballade de Narayama
La Rabbia

La Ballade de Narayama (Shohei Imamura, 1983)
Dans le Japon de la fin du XIXème siècle, une vieille dame demande à son fils de la porter sur son dos jusqu’au sommet de la montagne Nara, pour y mourir en paix, dans un sanctuaire mystérieux, dernière demeure des ancêtres du village… Palme d’Or à Cannes 83, La Ballade de Narayama est un peu le chef-d’œuvre “officiel” de Shohei Imamura. Tellement applaudi et célébré en son temps qu’on l’a peu à peu laissé prendre la poussière sur nos étagères DVD. Un tort. Son come-back dans les salles permet de constater que, 35 ans après, ce poème humaniste impoli, constellé de scènes chocs et d’images indélébiles, n’est pas un monument d’académisme. Juste un monument, tout court.
En salles le 11 juillet.

The Last Movie (Dennis Hopper, 1971)
En 1970, après le triomphe d’Easy Rider, Dennis Hopper part au Pérou tourner The Last Movie. Elaboré dans un tourbillon de sexe, de drogues dures et d’impros hasardeuses, le film fera de son auteur un paria de Hollywood. Longtemps invisible, ce fiasco mythique ressort en salles, grâce à Carlotta, dans une copie restaurée. Une curiosité immanquable pour les fanatiques du Nouvel Hollywood.
En salles le 18 juillet.

Voyage au bout de l’enfer (Michael Cimino, 1978)
Michael Cimino est mort il y a deux ans, au début de l’été 2016, et, depuis lors, on ne rate jamais une occasion de lui rendre hommage. La restauration 4K de Voyage au bout de l’enfer, à l’occasion des 40 ans de la sortie US du film, est en une, et une belle. Comme d’habitude, on sera là, au premier rang.
En salles le 25 juillet.  

Le Gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault, 1964)
Les restaurations 4K ne sont pas réservées qu’à Imamura et Cimino. Le Gendarme premier du nom a aussi droit à son ripolinage haute définition, qui sera projeté un peu partout en France à partir du 1er août. Vous l’avez déjà vu 1000 fois ? Oui, bon, OK. Mais combien de fois au cinéma ?
En salles le 1er août.

A Brighter Summer Day
Carlotta

A Brighter Summer Day (Edward Yang, 1991)
La ressortie en salles de ce chef-d’œuvre d’Edward Yang (chef de file dans les 80’s de la Nouvelle Vague taïwanaise aux côtés d’Hou Hsiao-hsien, réalisateur de Yi Yi, décédé en 2007) est un immense événement cinéphile. Le film a longtemps été invisible en salles, avant d’être montré à Cannes Classics (en 2009), puis enfin éditée en blu-ray, chez les Américains de Criterion (en 2015). Pendant ce temps, sa réputation n'arrêtait pas de grandir, le film se retrouvant de plus en plus régulièrement cité dans les tops des « meilleurs films de tous les temps ». A Brighter Summer Day est un joyau, l’évocation par Edward Yang de sa jeunesse sixties, 4 heures de plans fixes majestueux, de feeling mélancolique et d’été qui glisse en pente douce, vers l’adieu à la jeunesse et la fin de l’innocence. Une splendeur.
En salles le 8 août.

A Scene at the Sea (Takeshi Kitano, 1991)
Après des éditions blu-ray indispensables de Hana-Bi, L’été de Kikujiro et Kids Return, La Rabbia continue son beau travail éditorial sur Kitano en ressortant en salles A Scene at the sea, l’un des films les moins connus de Beat Takeshi. Une totale épure, zen et hypnotique, l’histoire d’un jeune homme sourd-muet qui est pris d’une passion dévorante pour le surf. Pureté absolue, film d’été parfait.
En salles le 8 août.

The Intruder
Carlotta

The Intruder (Roger Corman, 1962)
L’un des meilleurs Roger Corman, une sorte de film noir en forme de brûlot politique (ou l’inverse). L’histoire d’un militant d’extrême-droite (joué par William Shatner) qui réveille la haine et la folie ségrégationniste dans une petite ville du Sud des Etats-Unis. Idéal en ces temps de trumpisme déchaîné, et pour se chauffer avant la sortie du BlacKkKlansman de Spike Lee.
En salles le 15 août.

Et aussi : L’une chante, l’autre pas d’Agnès Varda (déjà sorti)
L’œuf du serpent d’Ingmar Bergman (déjà sorti)
Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson (déjà sorti)
Bagdad Café de Percy Adlon (le 11 juillet)
Hair de Milos Forman (le 11 juillet)
Central do Brasil de Walter Salles (le 11 juillet)
La Femme à abattre de Raoul Walsh (le 11 juillet)
The Party de Blake Edwards (le 18 juillet)
Platoon de Oliver Stone (le 25 juillet)
Blood Simple de Joel Coen (le 25 juillet)
Plein de films de Robert Enrico (le 1er août)
Dix films de Ozu (le 1er août)
Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson (le 1er août)
Fraise et Chocolat de Tomas Guttierez Alea (le 8 août)
Bad Lieutenant de Abel Ferrara (le 15 août)
Do the right thing de Spike Lee (le 15 août)
Les Producteurs de Mel Brooks (le 22 août)
King : de Montgomery à Memphis de Sidney Lumet et Joseph L. Mankiewicz (le 22 août)
La Belle de Arunas Zebriunas (le 22 août)
Thelma et Louise de Ridley Scott (le 29 août)
Le Ministère de la Peur de Fritz Lang (le 29 août)…