Alors que le trailer de Jurassic World 2 vient d'être dévoilé, Première a interviewé le réalisateur Juan Antonio Bayona.
Après l'horreur ibérique de L'Orphelinat, Juan Antonio Bayona montrait qu'il était le meilleur héritier de Spielberg avec The Impossible et Quelques minutes après minuit. Le voilà aux manettes de Jurassic World : Fallen Kingdom pour tenter d'accomplir l'impossible : le blockbuster d'auteur.
Vos derniers films sont très "spielbergiens", et là vous faites carrément une suite à Jurassic Park...
Steven Spielberg a joué un rôle très important dans mon éducation cinématographique. Quand j'ai appris que j'allais faire un nouveau Jurassic Park, je me suis dit qu'il fallait que je reproduise les sensations que j'avais ressenties en voyant le premier film. Le sens de l'émerveillement que l'on ressent en voyant un dinosaure... En voyant ça je me suis dit "tout est possible à l'écran". Et puis le sens de la terreur en voyant le T-Rex. Le mélange d'émerveillement et la terreur. C'est ça, être "spielbergien".
Découvrez le trailer de Jurassic World 2
C'est Spielberg qui vous a recruté ?
Non, c'est Colin Trevorrow. C'était lui qui voulait que je réalise le film en voyant L'Orphelinat. Pas à cause de The Impossible. Même si je sais que Steven aime beaucoup The Impossible. Sur le tournage, on a bossé avec lui, il donnait son avis sur des cadres, des idées de plan...
C'est comment de faire une suite ?
C'est évidemment très difficile. Beaucoup plus que de faire un numéro un. C'est le deuxième Jurassic World mais c'est aussi le cinquième Jurassic Park. Que reste-t-il à expliquer, à montrer ? Quoi de neuf ? Il faut trouver le bon angle. A la fois l'angle émotionnel et l'angle de la caméra.
Vous réalisez la suite de Jurassic World, et ça évoque David Fincher qui travaille sur la suite de World War Z : cette idée d'un auteur qui réalise une suite à un blockbuster.
C'est amusant, parce que j'ai travaillé sur la suite de World War Z pendant un certain temps, c'était chouette mais j'ai arrêté parce que je n'arrivais pas à trouver le bon angle. C'est très diffcile de faire une suite. De trouver du neuf. Un bon angle.
Donc, quel est votre "angle" sur Fallen Kingdom ?
(il réfléchit) Hum... Disons que Fallen Kingdom est un film-catastrophe avec du suspense. Construire une grosse scène d'action, hyper massive, au centre du film, et puis à partir de cette scène, réduire, épurer, se concentrer vers le suspense. "Less is more". Le film commence avec ce grand débat sur ce qu'il faut faire des dinos. Un volcan menace d'entrer en éruption sur l'île abandonnée. Que faire des dinos restant ? Allons-nous les protéger ? Les laisser mourir ? Laisser la nature faire son œuvre ? Ce n'est plus sauver des gens face aux dinosaures mais sauver des dinosaures de nous-mêmes.
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