Cette semaine au cinéma, Brie Larson protège son fils dans Room, Dominik Moll nous donne Des nouvelles de la planète Mars et Tris poursuit son aventure dans Divergente 3.
Choix n°1 : Room de Lenny Abrahamson avec Brie Larson, Jacob Tremblay...
Synopsis : Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l’entoure. Un monde qui commence et s’arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu.
L’amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s’échapper et de découvrir l’extérieur, une aventure à laquelle il n’était pas préparé.
Adaptation du roman de Emma Donoghue
L'avis de Première : Room se divise en deux parties inégales. La première moitié du film est confinée entre les quatre murs d’une pièce exiguë et met en scène le quotidien d’une mère et son fils. Le point de vue se partage entre les deux personnages et les plus belles idées appartiennent à Jack, garçon de 5 ans né en captivité, qui n’a jamais vu le monde extérieur. Sa manière de nommer la réalité – il personnifie leur prison en l’appelant "Room", sans article – et d’en appréhender le peu qui lui est accessible produit une poésie troublante, émouvante sans verser dans le pathos. La mère, qui ne tient que pour lui, semble glisser lentement vers l’abîme. Puis le film perd une grande partie de sa force en sortant de la Room, même s’il offre au passage une superbe séquence d’évasion. Petite œuvre délicate inspirée d’histoires vraies qui passionnent les JT (Natascha Kampusch, Elisabeth Fritzl et autres destins sordides), ce drame de Lenny Abrahamson (celui qui a embauché Michael Fassbender pour le cacher sous une tête en papier mâché dans Frank) a pris de l’ampleur au fil des festivals et de la saison des prix – à l’heure où on écrit, il fait partie des favoris aux Oscars. Une reconnaissance qui pourrait presque lui nuire car il ne s’apprécie jamais mieux que dans ce cadre, modeste, fragile, de la sensation indé auquel il appartient.
Bande-annonce :
Choix n°2 : Des nouvelles de la planète Mars de Dominik Moll avec François Damiens, Vincent Macaigne...
Synopsis : Philippe Mars, ingénieur informaticien divorcé, essaye tant bien que mal de mener une vie tranquille, entre un fils collégien devenu subitement végétarien, une fille lycéenne obsédée par la réussite, une sœur artiste peintre aux œuvres terriblement impudiques et une ex-femme qui bosse à la télé... L’irruption accidentelle de Jérôme, un collègue légèrement perturbé, achève de transformer son existence en chaos.
Mais dans un monde qui a perdu la raison, la folie est-elle vraiment si mauvaise conseillère ?
L'avis de Première : On aime bien avoir des nouvelles de Dominik Moll. Le réalisateur ne nous en avait pas donné depuis Le Moine, tentative mal récompensée de film fantastique à l’ancienne. Retour à ses obsessions avec Des nouvelles de la planète Mars qui, sous couvert de chronique intimiste lambda, laisse affleurer une angoisse diffuse et une forme subtile de fantastique domestique. Beaucoup moins dérangeant que Harry, un ami qui vous veut du bien et que Lemming, le nouveau Moll assume sa part de légè- reté bienvenue, sans renoncer au vertige existentiel. Mise en valeur par la folle gestuelle de Vincent Macaigne, la performance en retenue de François Damiens illustre à merveille la dimension « martienne » d’un film qui ne cherche pas à convaincre mais à bousculer.
Bande-annonce :
Choix n°3 : Divergente 3 : Au-delà du mur de Robert Schwentke avec Shailene Woodley, Theo James...
Synopsis : Sous le choc, Tris et Quatre doivent fuir et franchir le mur encerclant Chicago. Pour la première fois, ils quittent la seule ville et famille qu’ils aient connues. Mais au delà du mur se trouve un monde hostile qu’ils vont devoir affronter. Tris et Quatre doivent rapidement déterminer en qui ils peuvent avoir confiance alors qu’une bataille menaçant l’humanité toute entière est sur le point d’éclater...
1ère partie du dernier volet de la saga Divergente.
Adaptation de la série de romans de Veronica Roth
L'avis de Première : En se projetant au-delà du mur, les scénaristes franchissent surtout la limite du raisonnable en ce qui concerne l’avalanche d’effets numériques dont bénéficie ce fameux "dehors" que découvrent les héros. Entre des étendues de terrains vagues façon wasteland crados de jeux-vidéos (la métaphore du ciel qui saigne était pourtant bien trouvée sur le papier) et une architecture futuriste faussement orwelienne qui semble sortir directement d’un mauvais space-opéra pour la ville, les production design ne se sont pas foulés. Mais c'est moins dans la forme que dans le fond que ce troisième volet déçoit. Loin d'être le thriller SF psychologique auquel il aimerait tant ressembler, Divergente 3 ne s’affranchit jamais de son ADN young adult. Son prédécesseur, Divergente 2 : L’Insurrection, avait pourtant jeté les bases d’une approche plus sombre du genre. La maturité du traitement s’est visiblement égarée quelque part en route.
Bande-annonce :
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