Le classique de Jacques Tati est diffusé ce soir sur France 5.
Quinze ans après le Front Populaire (le tournage commença en 1951) qui avait institué les congés payés, Jacques Tati signe un film sur les Français en vacances. L’argument, d’une simplicité imparable, emprunte au muet : un énergumène sème la pagaille dans un décor à peu près unique (un hôtel et sa plage adjacente), bouleversant la routine des estivants en quête de tranquillité. Cet énergumène, c’est monsieur Hulot, génial personnage burlesque animé d’une bonne volonté qui finit toujours pas provoquer des catastrophes malgré lui. Des catastrophes gentilles qui ont pour effet de rire sans animosité de ce Français moyen dont Les Vacances de monsieur Hulot a fixé le portrait pour la postérité.
Pump up the volume
La science du burlesque de Tati n’est pas tout. Celle de la mise en scène est portée à un haut degré de raffinement également. Plus que Jour de fête, Les Vacances de monsieur Hulot est un aboutissement plastique sans précédent : l’image et le son y participent de la même logique comique qui multiplie les niveaux de lecture audiovisuels. Peu de dialogues (il y en a encore ; ils disparaîtront presque totalement à partir de Mon Oncle, remplacés par des borborygmes incompréhensibles), beaucoup d’effets sonores qui se superposent à l’action ou qui sont l’action (les « ploc, ploc » de la partie de tennis). Blake Edwards s’en souviendra dans The Party.
Les Vacances de monsieur Hulot ce soir à 20h50 sur France 5
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