barb wire pamela anderson
Dark Horse Entertainment, PolyGram Filmed Entertainment

Ce devait être son premier gros hit à Hollywood, transformant la naïade de Baywatch en super-héroïne de cuir. Un énorme ratage, critique et commercial, rentré dans l’histoire.

"Dans un monde devenu un Enfer, même les anges sont armés." En 1996, Pamela Anderson - qu'on appelle alors Pamela Anderson Lee - tente le grands saut, du petit écran au cinéma, laissant son maillot de bain rouge au vestiaire pour la tenue de cuir de Barb Wire. Un nanar entré dans les annales du 7e art dans la catégorie "à ne pas faire", et sur lequel le dernier épisode de Pam & Tommy s'est largement concentré (sur Disney + depuis mercredi).

Un moment essentiel de la vie de Pamela Anderson, et de sa carrière. A tel point que la production de la série s'est permise de recréer une séquence du film, en faisant carrément revenir Clint Howard, qui reprend son rôle de Schmitz, 25 ans plus tard : "Tout le monde a été sport. Tous les acteurs originaux étaient partants pour refaire la scène que nous avions choisie ! Ils ont vraiment fait preuve d'une bonne dose d'autodérision", commente dans Variety la réalisatrice Lake Bell.

Pam & Tommy  barb wire
Disney

Mais c'est quoi, exactement, Barb Wire ? Plus vraiment diffusé en télé et enterré quelque part à Hollywood, ce petit blockbuster aurait dû permettre à Pamela Anderson de franchir une étape dans sa carrière. "Quand Jane Fonda a commencé, elle n'était que la gentille voisine. Et puis elle a fait Barbarella et elle est devenue cet énorme sex-symbol. Et ensuite elle a pu faire tous ces films sérieux à Oscars", entend-on dire Lily James dans Pam & Tommy, comme pour résumer le plan de carrière de la naïade de Baywatch à l'époque. Pamela Anderson croyait dur comme fer en ce rôle. Elle voulait tellement jouer le personnage, qu'elle s'est fait tatouer, pour de vrai, le fameux fil de fer barbelé (le barb wire) qu'on voit sur le biceps gauche de Barb Wire. Et en dépit d'un changement de réal (Adam Rifkin a claqué la porte peu de temps avant le tournage avant d'être remplacé par David Hogan), en dépit de la fameuse sex tape qui circulait, en dépit d'une fausse couche tragique dans sa vie personnelle, Pamela Anderson a tenu bon. Envers et contre tout.

"Il y a eu le premier réalisateur, puis le deuxième réalisateur, puis j'ai eu des problèmes médicaux sur le plateau et je me suis marié juste avant le film, ce qui n'était probablement pas le meilleur timing... Mais au bout du compte, j'espère que ce chaos autour de la production ajoutera à l'ambiance du film. Parce que ce film dépeint un chaos et je pense qu'à la fin, ce sera génial", confiait ainsi l'actrice au magazine Premiere américain, paru en mai 1996.

barb wire pamela anderson
Polygram Filmed Entertainment

Il faut préciser que l'histoire du film se déroule  dans un futur proche, en 2017, dans une sorte de dictature américaine. Barb Wire, patronne de bar dans le dernier territoire libre des États-Unis, est aussi une mercenaire qui vend ses services aux plus offrants. Après avoir balancé sa réplique qui tue : "Ne m'appelle pas bébé", elle botte les culs de gros bras idiots pendant 1h30. 

Un film d'action futuriste sans moyen, au budget très limité de 9 millions de dollars, et tiré d'un vieux comics un peu daté : la catastrophe était annoncée. Les critiques sont cinglantes. Pire, elles rigolent du film. Et c'est Pamela Anderson qui prend pour toute la production : "Le maquillage de Mme Lee est tellement énorme qu'elle n'a pas l'air en mesure de déployer la moindre émotion", écrit le New York Times. Entertainment Weekly est encore plus direct : "Maintenant que nous la voyons sur grand écran, il est plus évident que jamais que Pamela Anderson Lee est une déesse construite, une créature aux cheveux synthétiques, à l'attitude synthétique, synthétique de partout... Un Cheesecake sorti directement d'un  laboratoire..." Dans la foulée, le film fait un flop terrible au box-office, incapable de passer la barre des 4 millions de dollars de recettes. Un ratage commercial absolu, qui vaudra en bonus à l'actrice d'Alerte à Malibu le prix de la "pire actrice" de l'année aux Razzie Awards.



Le cauchemar est total pour Pamela Anderson. Sa carrière cinématographique qui vient de démarrer est déjà terminée. Jamais plus elle n'aura sa chance à Hollywood, du moins au cinéma. Tout juste est-elle reléguée à jouer son propre rôle dans Scooby-Doo (2002) ou Borat (2006), comme une preuve irréfutable que la star, Pamela, est bien trop prégnante dans la culture populaire pour que l'actrice puisse réellement exister.

Et comble de l'ironie du sort : celui qui partage avec elle le haut de l'affiche du naufrage Barb Wire s'appelle Temuera Morrison. Mais lui, peu de temps après, deviendra Jango Fett pour la prélogie Star Wars. Un rôle en or massif que l'acteur néo-zélandais cultive encore aujourd'hui, avec sa propre série Boba Fett, diffusée elle aussi sur Disney +, comme Pam & Tommy...