Cannes 2023 Jour 1
France 2/Abaca

Tous les jours, le point à chaud en direct du 76e festival de Cannes.

Le discours du jour : Chiara Mastroianni ouvre Cannes

Arrivée sur scène en chantant, la maîtresse de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes, Chiara Mastroianni, a vanté les mérites du 7e art avant de conclure en citant George Cukor : "Le cinéma, c'est comme l'amour, quand c'est bien, c'est formidable, quand c'est pas bien, c'est pas mal quand même." Pas faux. Quelques minutes plus tard, sa mère Catherine Deneuve déclamait un petit poème pour l’Ukraine avant de reposer son micro… et d’oublier de déclarer ouvert le Festival de Cannes. Petit moment de flottement immédiatement rattrapé avec grâce par la reine Deneuve.

La star du jour : Johnny Depp

Peut-on encore aimer Johnny Depp – après les procès, le déballage tabloïd, les campagnes de désinformation en ligne qui en ont fait une icône masculiniste ? A-t-on envie de le voir en haut des marches du plus grand festival de cinéma de la planète et être applaudi dans le rôle du roi de France ? Des questions trop complexes pour être résolues dans un petit feuillet de newsletter cannoise. "Je m'intéresse à Johnny Depp en tant qu'acteur", a dit Thierry Frémaux en conférence de presse.

Difficile, pourtant, d'opérer une distinction aussi nette entre l'homme et le comédien, la prestation de Depp dans Jeanne du Barry, et sa présence sur la Croisette, ayant immédiatement été reçue par les médias US comme un baromètre de sa capacité à revenir peser dans le game hollywoodien : le site Indiewire titrait hier sur le fait que l'industrie semble désormais prête à lui "pardonner" – mais uniquement si, dans le futur, "il a l'air en forme, arrive à l'heure sur le plateau et connait ses répliques".

Dans le film de Maïwenn, Depp connaît ses répliques – il n'en a pas beaucoup, et son accent américain leur donne un charme bizarroïde assez irrésistible. Dans l'ombre de l'actrice-réalisatrice, il fait son show en sourdine. Un petit geste burlesque à la Chaplin, un lever de sourcil pour montrer qu'il n'est pas dupe de ce qu'on lui demande de jouer ici : un souverain fragile, vieillissant, emmuré dans sa solitude et ses caprices. Régulièrement, un gros plan vient rappeler sa monstrueuse cinégénie. Voilà une star, une vraie – qu'on le veuille ou non.

La vidéo du jour : Michael Douglas reçoit la Palme d’or d’honneur

Lunettes de vue sur le nez (“J’ai vieilli !”), Michael Douglas, 78 ans, a reçu la Palme d’or d’honneur des mains de Chiara Mastroianni. L’acteur s’est ensuite lancé dans un discours de près de sept minutes sur son apprentissage de l’acting et de vieux souvenirs des Rues de San Francisco. Pour finir sur une petite phrase en français : “Je vous embrasse de tout mon coeur. Et merci beaucoup. Adieu.” Non, pas adieu, Michael !


 

Demain à Cannes

Gros programme pour cette "vraie" première journée : le surexcitant Monster de Kore-Eda ouvrira la Compétition officielle, alors que Steve McQueen fera l'événement avec un documentaire de 4 h 22, Occupied City (en séance spéciale), qui s'intéresse aux histoires personnelles et au quotidien des habitants d'Amsterdam durant la Seconde Guerre mondiale. Docu (en 3D !) aussi avec Anselm de Wim Wenders, sur l'artiste contemporain Anselm Kiefer.

Après avoir reçu sa Palme d’or d’honneur, Michael Douglas donnera une masterclass sur sa carrière en début d'après-midi, alors qu'en même temps Pedro Almodóvar viendra présenter le moyen-métrage Strange Way of Life, son western gay avec Pedro Pascal et Ethan Hawke.

Côté sélections parallèles, Ama Gloria de Marie Amachoukeli donnera le coup d'envoi de la Semaine de la critique pendant que Le Procès Goldman de Cédric Kahn ouvrira la Quinzaine des cinéastes. Quant à l'Acid, c'est Laissez-moi de Maxime Rappaz qui se chargera de lancer les hostilités. 

Cannes 2023 : le guide complet des 21 films en compétition pour la Palme d'Or