Le film avec Charles Aznavour et Lino Ventura revient à 23h30 sur France 3.
La troisième chaîne proposera en ce vendredi un classique du cinéma français, en deuxième partie de soirée : Un taxi pour Tobrouk, l'immense succès populaire signé Denys de La Patellière en 1961.
Espion, lève-toi Un duel Ventura – Piccoli au sommetUn film antimilitariste
Octobre 1942. A Tobrouk, port de la côte libyenne et théâtre de nombreuses batailles pendant la seconde guerre mondiale, quatre soldats français et leur prisonnier allemand vont découvrir le sens du mot solidarité, peu en cour, à cette période. Trois ans après la signature du Traité de Rome, l’idée d’une Europe enfin pacifiée s’impose peu à peu dans notre pays. Et en adaptant le roman de René Havard, Denys de la Patellière évite tous les clichés anti- Allemands en hausse exponentielle dans le cinéma français depuis la fin de seconde guerre mondiale. Et il signe une œuvre antimilitariste en partie inspirée par une histoire vraie : celle vécue par deux soldats allemands et danois, ennemis s’associant pour survivre en 1943 au cœur du Groenland où ils s’étaient égarés.
La langue d’Audiard
"Quand on est cintré comme toi, on porte un écriteau, on prévient", "Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche", "J'aime pas penser à reculons. Je laisse ça aux lopes et aux écrevisses"… On ne compte plus les répliques d’Un taxi pour Tobrouk passées à la postérité. Et derrière celles- ci, on retrouve un maître du genre, Michel Audiard, particulièrement fécond en ce début des années 60 où il enchaîne Le baron de l’Ecluse, Les vieux de la veille, Le Président… et l’inoubliable Un singe en hiver. Avec une inspiration jamais tarie.
Un tournage délocalisé
Un Taxi pour Tobrouk a beau être un plaidoyer antimilitariste, il a subi de plein fouet les conflits coloniaux alors en cours en Afrique du Nord et en particulier la guerre d’Algérie. Aucune compagnie d’assurance n’étant prête à accompagner un tournage dans cette région de la planète, celui de Denys de la Patellière a dû être délocalisé au sud- est de l’Espagne, dans une région désertique proche d’Almeria, lieu qui deviendra le royaume du western spaghetti et où David Lean posa ses caméras l’année suivante pour Lawrence d’Arabie.
Azavour à l’écran… et à la musique
1960 est une année phare dans la carrière de Charles Aznavour acteur puisqu’il enchaîne deux de ses rôles majeurs : le pianiste de bar de Tirez sur le pianiste de François Truffaut et Samuel Goldman, l’un des deux intellos du commando français d’Un taxi pour Tobrouk face à Lino Ventura et Maurice Biraud. Et, à cette occasion, il a aussi écrit et interprété la chanson La marche des anges composée par l’auteur de la B.O. du film, Georges Garvarentz qui n’est autre que… le mari de sa sœur Aïda. Ensemble, peu après, ils signeront des tubes comme Retiens la nuit pour Johnny Hallyday et La plus belle pour aller danser pour Sylvie Vartan.
Un carton en salles
Grand Prix du Cinéma français 1961, Un taxi pour Tobrouk a réuni 4 946 000 spectateurs. Soit le plus gros succès français de cette année et le numéro 4 du box- office derrière Les 101 dalmatiens, Les canons de Navarone et Les sept mercenaires. Mais devant Spartacus et Don Camillo Monseigneur.
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