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Sur un schéma classique, Scott Cooper réfléchit à la pertinence contemporaine des thématiques westerniennes.

Comment être un cinéaste des seventies au XXIème siècle ? C’est la grande question du cinéma de Scott Cooper, qui poursuit dans Hostiles (sorti en 2018 au cinéma, de retour sur France 3 à 21h05) son œuvre de copiste appliqué, après avoir érigé un totem country à l’icône Jeff Bridges (Crazy Heart), remaké en sourdine Voyage au bout de l’enfer (Les Brasiers de la colère) et s’être essayé à la fresque mafieuse (Strictly Criminal, avec Johnny Depp en Willy Wonka du crime organisé). Récit du cheminement géographique et moral d’un ancien tueur d’Indiens (Christian Bale, très concentré) qui va peu à peu réviser son jugement sur les frontières entre sauvagerie et civilisation, le film réfléchit aux grandes figures du genre en les compilant : le capitaine de cavalerie Joseph Blocker fait autant écho à l’Ethan Edwards de La Prisonnière du Désert qu’au Jim Dunbar de Danse avec les loups.

 
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Mais, au-delà de la tentation fétichiste, Cooper entend surtout interroger la pertinence contemporaine du genre, à l’heure du politiquement correct et de l’intersectionnalité. Au fil de son voyage, Blocker constituera peu à peu une nouvelle communauté composée de femmes et d’Indiens, et se métamorphosera au fur et à mesure de la constitution de cette micro-société alternative. Un peu comme le Josey Wales de Clint Eastwood, oui. Où l’on réalise que les questionnements socio-politiques du western contre-culturel du Nouvel Hollywood étaient exactement les mêmes qu’aujourd’hui. Comment être un cinéaste des seventies au XXIème siècle ? En démontrant que le western est éternel, par exemple.

La bande-annonce d'Hostiles :


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